Des Casques bleus au Darfour
2 août 2007
Ça commence bien, commente la tageszeitung. A peine le Conseil de sécurité a-t-il voté la résolution 1769, que le Soudan pose comme condition d’être consulté systématiquement avant toute intervention des Casques bleus. Pour le journal, cette résolution « historique » n’est qu’une preuve supplémentaire de l’inefficacité de l’Onu en termes de diplomatie. Après des semaines de discussion sur un mandat « robuste », le résultat est sans surprise, avec le choix du plus petit dénominateur commun, acceptable à la fois par les interventionnistes américains, les dictateurs chinois et les indécis européens.
Le regard blasé d’une petite Soudanaise derrière les barbelés d’un camp de réfugiés interpelle les lecteurs de la Süddeutsche Zeitung. Au second plan, la main d’un soldat de l’Union africaine lui effleure délicatement l’épaule. 26.000 soldats et policiers des Nations Unies seront censés, à partir de la fin de l’année, mettre un terme à la folie qui règne dans la steppe africaine. Mais selon le journal, il est illusoire de penser que l’arrivée des Casques bleus va améliorer les choses, d’autant plus que la superficie du territoire dont ils auront la charge correspond à celle de la France.
Des titres très sobres dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung : « Résolution 1769 » et « Darfour », résument le scepticisme du quotidien après l’accord trouvé au Conseil de sécurité. Jusqu’ici, Khartoum a toujours joué avec le temps, et ce avec succès. Il continuera à le faire : après tout, le Conseil de sécurité avait déjà voté la constitution d’une force hybride Onu/Union Africaine il y a un an. Il n’y a que les optimistes pour penser que cette force sera véritablement en place avant la fin 2007, pourtant plus de quatre ans après le début de la tuerie.
La Frankfurter Rundschau et Die Welt consacrent leur Une aux conséquences de la crise des prêts immobiliers aux Etats-Unis sur les bourses mondiales : « La couche de glace est mince », titre le journal conservateur, qui prévient : il serait naïf de sous-estimer cette crise. En tant que grand exportateur, l’Allemagne est extrêmement dépendante de la croissance mondiale. Le gouvernement aurait tout intérêt à être bien armé pour affronter des temps difficiles, en poursuivant une politique budgétaire d’austérité. Un tout autre avis dans le journal de Francfort, qui suggère plutôt de modifier le système de rémunération des placements financiers pour éviter les prises de risques trop importantes. Une deuxième étape étant la mise en place de la fameuse taxe Tobin sur les transactions financières.