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Des casques bleus au Proche-Orient?

Christophe LASCOMBES19 juillet 2006

Face à l’extension du conflit au Proche-Orient, Kofi Annan, le Secrétaire Général de l’ONU, a proposé hier le renforcement conséquent de la mission des Nations Unies au Liban. Selon lui, les pays de l’Union européenne devraient participer à cette mission. Une proposition que la presse allemande de ce matin commente de manière mitigée.

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Au Liban, les civils souffrent de plus en plus de l'offensive de l'armée israélienne.
Au Liban, les civils souffrent de plus en plus de l'offensive de l'armée israélienne.Image : AP

Pour le Financial Times Deutschland, l’idée d’envoyer une troupe onusienne à la frontière libano-israélienne témoigne surtout de l’impuissance de la communauté internationale qui, en l’absence de leviers diplomatiques, se réfugie dans l’actionnisme le plus pur.

De toutes les solutions imaginables, estime la Frankfurter Rundschau, la sécurisation de la frontière d’Israël est sans conteste la plus réaliste. Mais même ceci ne sera qu’une première étape pour pouvoir appliquer cette résolution n° 1559 des Nations Unies qui exige le désarmement des milices du Sud-Liban. Si l’on veut que les militants islamistes perdent du terrain, il faut en outre promouvoir les forces modérées. Cette escalade de la violence au Proche-Orient démontre de manière éclatante la nécessité d’une politique de négociation et de gestion de crise.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la mise en place d’une troupe internationale de soldats de la paix n’est qu’une illusion tant que le Hezbollah n’aura pas été désarmé ou tant qu’Israël n’aura pas atteint ses objectifs militaires. Et le risque d’escalade reste grand. Un missile chiite sur Tel Aviv par exemple contraindrait Israël à riposter contre les manipulateurs des Palestiniens radicaux et terroristes, à savoir Damas. Mais le gouvernement israélien sait pertinemment que ceci suffirait à enflammer l’ensemble du monde arabe.

Pour la Tageszeitung, la troupe internationale imaginée par Kofi Annan ne pourrait pas faire grand-chose. Malgré sa haute technicité, Tsahal n’a pas réussi en plusieurs années à vaincre la guérilla du Hezbollah. Au bout du compte, une solution ne pourra être trouvée qu’en accord avec les chiites et, indirectement, avec la Syrie et avec l’Iran. Donc Israël doit négocier.

Une vision que partage la Süddeutsche Zeitung. Si Ehud Olmert veut rester au pouvoir, il doit désormais l’emporter sur le Hezbollah. Mais on peut douter à juste raison que cette nouvelle guerre au Liban contribue à une réduction substantielle de l’armement des milices chiites. Par contre, elle accroîtra considérablement la haine envers l’état hébreu. L’une des issues à ce piège serait effectivement le stationnement d’une force internationale armée qui contrôlerait le Sud-Liban avec l’armée libanaise et empêcherait les attaques du Hezbollah. Ce serait un compromis auquel même Israël pourrait se rallier sans perdre la face, conclut le quotidien.