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Des excuses insuffisantes

Carine Debrabandère16 avril 2007

Il a été vivement critiqué ces derniers jours pour avoir minimisé le passé d’un ancien juge nazi : Günther Oettinger, ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg, a dû présenter ses excuses après l’éloge funèbre qu’il a fait la semaine dernière de Hans Filbinger, un ancien dirigeant régional très controversé de la CDU. Malgré des excuses de Günther Oettinger – prononcées du bout des lèvres – les demandes de démission se multiplient.

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Hans Filbinger a dû démissionner en 1978
Hans Filbinger a dû démissionner en 1978Image : AP

Hans Filbinger a longtemps dirigé la région de Bade-Wurtemberg, de 1966 à 1978. Décédé le 1er avril dernier, à l’âge de 93 ans, l’actuel ministre-président de cette même région prononce la semaine dernière son éloge funèbre. Un éloge, dans lequel Günther Oettinger souligne que l’ancien dirigeant régional n’avait pas été un nazi, mais au contraire, un opposant au régime hitlérien. C’est faux, souligne l’historien Paul Nolte, spécialiste du national-socialisme…

« Il s’agit d’une grave erreur. Il est clair que Hans Filbinger n’était pas un adversaire du régime national-socialiste. Au contraire, il a été impliqué dans la dictature nazie. Il était membre des SA. »

Les réactions ne se sont pas fait attendre dans un pays qui ne prend pas à la légère le travail de deuil sur le passé nazi. Les demandes de démissions se sont multipliées au sein de tous les grands partis. La chancelière Angela Merkel elle-même, à la tête de la CDU, a rappelé à l’ordre Günther Oettinger vendredi dernier dans un communiqué du parti chrétien-démocrate. Une attitude de la chancelière qui a été appréciée par les partenaires de coalition du parti social-démocrate SPD, comme Andrea Nahles :

« …parce qu’il y a un consensus sur ces questions en Allemagne. Une telle attitude est très importante également pour l’image de notre pays à l’étranger. »

Hans Filbinger était juge militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment été impliqué en mars 1945 dans la condamnation à mort et l’exécution d’un marin pour désertion. Il avait dû démissionner de ses fonctions de ministre-président à la suite de révélations sur son passé.