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Des mineurs d'or en colère

Marie-Ange Pioerron6 septembre 2013

Ce tour d'horizon des sujets africains traités dans la presse allemande commence par les grèves dans les mines d'or en Afrique du sud. Elles coincident avec la période annuelle des négociations salariales.

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Mineurs en grève le 27 août 2013
Mineurs en grève le 27 août 2013Image : Reuters

Et elles infligent d'énormes pertes à l'économie sud-africaine, écrit die tageszeitung dans son édition du 5 septembre. Environ 35 millions de dollars par jour, selon le gouvernement. Les mineurs exigent des hausses de salaires. Les employeurs affirment ne pouvoir satisfaire leurs revendications, car ils sont déjà affaiblis par des grèves dans d'autres secteurs de l'exploitation minière. L'Afrique du sud, rappelle le journal, couvrait autrefois un tiers des besoins mondiaux en or. L'exploitation aurifère a de nos jours considérablement diminué. L'extraction se fait de plus en plus profondément sous terre et coûte donc de plus en plus cher.

Mine d'or de Doornkop, à 30km de Johannesburg
Mine d'or de Doornkop, à 30km de JohannesburgImage : Reuters

La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève qu'après les métallos, les ouvriers du bâtiment et les ouvriers du textile, ce sont donc les mineurs qui se sont mis en grève dans les mines d'or. Mais souligne le journal, cette fois-ci la grève a été annoncée, afin d'éviter une répétition des grèves sauvages de l'année passée. Elles avaient coûté la vie à 40 personnes dans la seule mine de platine de Marikana. Au plus fort de la crise à Marikana, note le journal, un évêque anglican, Johannes Seoka, avait soumis une proposition de solution. Il proposait l'adoption d'une nouvelle loi imposant dans les entreprises une cogestion calquée sur le modèle allemand. L'évêque avait évoqué, comme arguments, le succès économique de l'Allemagne, sa paix sociale et sa prospérité. Personne apparemment ne l'a compris, déplore la FAZ.

Le général Santos Cruz, commandant de la Monusco
Le général Santos Cruz, commandant de la MonuscoImage : Spensy Pimentel/ABr

Toujours l'impasse dans l'est de la RDC

La presse continue de s'intéresser aussi à la situation dans l'est de la République démocratique du Congo. Le quotidien Die Welt se félicite qu'après des années de passivité les forces de l'ONU interviennent activement dans les combats. En coopération avec l'armée congolaise, elles ont chassé de la périphérie de Goma les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, note le journal. De source hospitalière, il y a eu 82 morts et 700 blessés depuis le début de l'offensive, fin août. Mais estime die Welt, il est peu probable que les 3 000 soldats de la force d'intervention rapide se lancent loin des villes dans des opérations de grande envergure. Leur hiérarchie veut éviter le développement d'une guerilla aux pertes potentiellement élevées, d'autant que l'intervention est vue d'un oeil critique en Afrique du sud et en Tanzanie, qui fournissent chacune 1 000 soldats. Le M23 , poursuit Die Welt, est à présent réduit à environ un millier de combattants, il propose un cessez-le-feu et des négociations. La MONUSCO est pour. Mais après la chute de la ville de Goma l'an passé, le gouvernement de Kinshasa veut faire une démonstration de force et rejette catégoriquement les demandes du M23. Raison pour laquelle die tageszeitung n'attendait pas grand chose de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation régionale des Grands Lacs, la CIRGL, qui s'est tenue jeudi à Kampala. François Muamba, l'un des négociateurs du gouvernement congolais, note le journal, a déclaré qu'il n'y avait rien à négocier et que seule la dissolution du M23 était acceptable pour le gouvernement congolais.

Immigrés africains en Israël
Immigrés africains en IsraëlImage : picture-alliance/dpa

Marché conclu entre Israël et l'Ouganda

De Kampala il est aussi question à propos d'un projet du gouvernement israélien. Il s'agit de l'expulsion vers l'Ouganda, de milliers d'Erythréens et de Soudanais arrivés illégalement en Israël. Le gouvernement ougandais a démenti la signature d'un accord avec Jérusalem, mais le ministère israélien de la justice persiste et signe. La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'en fait l'écho. Le journal rappelle tout d'abord qu'Israël entretient depuis des années de bonnes relations avec l'Ouganda auquel il fournit une aide au développement. La presse israélienne fait également état de livraisons d'armes, notamment des munitions, des drones et des appareils de surveillance. Selon le ministère de la justice, le procureur général israélien a déjà approuvé l'accord avec Kampala en estimant que l'Ouganda était en mesure d'accueillir les refoulés conformément aux normes de l'ONU. Des organisations israéliennes des droits de l'homme craignent en revanche que l'Ouganda expulse un jour ou l'autre ces Africains vers leur pays d'origine. Mais poursuit la FAZ, le ministère israélien de l'intérieur a fait savoir que les Erythréens et les Soudanais ne seraient pas expulsés contre leur gré vers un pays tiers. De source officielle israélienne il y a en Israël 50 000 clandestins africains. La plupart d'entre eux viennent d'Erythrée et du Soudan, deux pays avec lesquels Israël n'entretient pas de relations diplomatiques.

Au Caire, le 30 août 2013
Au Caire, le 30 août 2013Image : Mohamed El-Shahed/AFP/Getty Images)

L'Egypte tourne en rond

Enfin l'Egypte est toujours présente dans les colonnes de la presse allemande. Avec par exemple cet éditorial de la Süddeutsche Zeitung qui note que la période de transition fixée par l'armée d'ici aux prochaines élections est de neuf mois. Beaucoup trop court, estime le journal. Le pays reviendra là où il était avant la révolution de 2011. Il n'existe en Egypte aucun parti politique qui fonctionne, exception faite des Frères musulmans, lesquels sont en train de se dissoudre. Il n'y a dans la société civile aucune personnalité crédible. La formation politique fait défaut, l'achat de voix est de tradition. Il est présomptueux de placer ses espoirs dans des élections.