Différences Est-Ouest
23 septembre 2004Manfred Stolpe voit la vie en rose, écrit la Tageszeitung. Dans son rapport annuel, le ministre s’extasie sur le terrain rattrapé par les nouveaux Länder et la croissance économique en légère hausse. Il y a peut-être un fond de vérité là-dedans, écrit la taz, mais ce genre de déclarations n’apporte pas grand chose à l’est du pays. La vérité, c’est que les habitants des nouveaux Länder répondent déjà depuis longtemps aux critères que réclament les orateurs du dimanche. Dans la majorité, ils sont plus flexibles que n’importe quel Allemand de l’ouest, bien formés et ouverts à toutes les chances. Certains employés très qualifiés travaillent pour les mêmes salaires qu’il y a 30 ans et avec les mêmes horaires de travail qu’il y a 60 ans. Pourquoi ? parce qu’ils ne leur reste pas d’autre choix.
Pour les Stuttgarter Nachrichten, on n’a besoin d’expliquer à personne comment va l’est de l’Allemagne. Mal, très mal. En tout cas c’est ce que montrent les données économiques. Et c’est ce que ressentent les citoyens. C’est également ce qui ressort de la façon dont ils votent. Il est donc plus qu’étonnant que le gouvernement arrive à faire un bilan positif. Le pays entier se serait-il trompé sur la situation de l’est, se demande le journal. Malheureusement non. Les éloges et l’autosatisfaction du gouvernement sont donc tout à fait déplacés.
Le ton est différent dans die Welt. Pour le journal, il y a des différences entre est et ouest et c’est normal, elles font partie de l’histoire de l’Allemagne. Le véritable scandale, c’est l’ampleur du chômeur dans certaines régions de l’est. Mais les milliards de subventions n’aident plus à créer des emplois, c’est ça que le gouvernement devrait tirer comme conclusion à propos de la reconstruction de l’est. Pour créer de nouveaux emplois, il faut un droit du travail plus flexible, estime le quotidien. Mais pas un mot là-dessus dans le bilan tout rose de Manfred Stolpe. Encore une chance qu’on a laissé passer.
Les chiffres montrent que la reconstruction de l’est n’a pas échoué, mais qu’elle prend simplement beaucoup de temps, estime pour sa part la Schweriner Volkszeitung. Le pacte de solidarité, prévu jusqu’en 2019, offre un cadre de financement à ce processus. Le véritable défi pour les nouveaux Länder, c’est maintenant d’investir cet argent de façon judicieuse. Mais quant au taux de chômage, il ne faut pas se leurrer, il faudra de nombreuses années avant qu’il ne descende au niveau de celui de l’ouest.