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Difficile consensus...

15 avril 2011

La réunion d'hier à Berlin des Ministres des Affaires étrangères de l'OTAN sur la Libye fait aujourd'hui les titres de la presse allemande.

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La réunion sur la Libye des Ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Berlin révèle des divergences au sein de l'Alliance atlantique.Image : dapd

Les membres de l'Alliance atlantique ont convenu de poursuivre leurs attaques aériennes contre les troupes libyennes, écrit die Welt. Si le dictateur constate qu'il ne pourra pas gagner la partie militairement, il sera alors prêt à quitter le pouvoir. C'est d'ailleurs ce que réclame Berlin depuis le début. Mais cette exigence minimum nécessaire à une solution politique de la crise libyenne ne s'obtient pas avec de belles paroles. Si Berlin avait réussi à imposer son refus de l'interdiction de survol du territoire libyen, il n'y aurait plus aujourd'hui d'opposition avec laquelle négocier une solution politique.

Libyen Soldaten und Plakat von Muammar Gaddafi in Tripolis
Jusqu'où ira la loyauté des soldats de Khadafi puisque l'OTAN a décidé de poursuivre son action militaire ?Image : dapd

Les frappes aériennes à elles seules ne feront pas tomber Khadafi, souligne la Frankfurter Rundschau. Et l'OTAN le sait pertinemment. Si la résolution des Nations-Unies n'autorise pas le recours aux forces terrestres, des troupes internationales pourraient « sécuriser » des missions humanitaires. Personne ne se plaindra si, dans un tel contexte, des soldats de Khadafi sont tués. Ce serait un bénéfice collatéral pour ainsi dire...

Si on tire en Libye, les mots partent en rafale à Berlin, ironise la Tageszeitung. Cette réunion de Berlin aura eu pour effet, entre autres, de mettre au jour les dissenssions qui règnent au sein de l'Alliance atlantique. Même si l'objectif commun déclaré est une Libye libre et démocratique, pour reprendre les termes de Guido Westerwelle, Ministre allemand des Affaires étrangères, la manière d'y parvenir divise toujours les alliés.

Même diagnostic à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La désunion, telle pourrait être le titre de la comédie jouée hier à Berlin. Si tout le monde est d'accord sur le fait que le despote doit partir, c'est l'ampleur des moyens nécessaires pour cela qui pose encore problème. En clair, seul 7 des 28 pays de l'OTAN participent aux frappes aériennes. Ce n'est pas vraiment ça, la solidarité.

Nato Außenministertreffen Alain Juppe und Guido Westerwelle in Berlin April 2011
Si la France fait acte de volontarisme dans le dossier libyen, Berlin se montre beaucoup plus réservé.Image : AP

Il est étonnant que le dossier libyen n'ait pas entraîné de divisions plus profondes, tempère la Süddeutsche Zeitung. Les tergiversations de l'Allemagne sont considérées comme normales, la France est admirée pour son engagement et les Étas-Unis apprennent que leurs partenaires sont capables d'agir seuls. C'est ce pouvoir d'action politique qui est l'arme la plus efficace de l'OTAN. Et c'est cela qui devrait vraiment inquiéter Khadafi s'il était capable de clairvoyance politique, conclut le quotidien de Munich.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Konstanze von Kotze