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Discours du président HOrst Köhler

Aude Gensbittel16 mars 2005

En première page de tous les journaux allemands aujourd’hui : le président Horst Köhler, qui a prononcé hier un grand discours sur la situation économique du pays. Alors qu’une rencontre très attendue doit avoir lieu demain entre opposition et gouvernement sur le thème de l’emploi, le président conservateur a vivement critiqué le coût de la main d’œuvre en Allemagne, et s’en est aussi pris à la bureaucratie et au système fiscal. Un discours qui laisse les journaux allemands plutôt mitigés.

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Le président allemand Horst Köhler
Le président allemand Horst KöhlerImage : AP

Pour la Westfälische Rundschau, le discours du président n’était pas seulement décevant, il était aussi dangereux. Décevante était surtout sa manière de décrire la situation du pays: un mélange de vérités banales, de platitudes et de thèses économiques radicales. Pour le journal de Dortmund, ce qui était dangereux, c’était l’attitude omnisciente du président : il parlait comme s’il n’y avait qu’une seule vérité salvatrice, une recette qui permettrait de résoudre en un tour de main la crise du marché du travail allemand.

C’est tout le contraire pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Selon le journal, le président Köhler a établi un pronostic que personne ne peut contredire, car les faits sont évidents : l’Allemagne a besoin d’une baisse des coûts de main d’œuvre, d’un marché du travail plus flexible, d’un système fiscal plus simple et de moins de bureaucratie. Le discours du président était une complainte sur l’état général du pays, poursuit la FAZ et en particulier sur l’oubli de son idéal le plus important : la liberté. Responsables sont tous ceux qui pris part à l’organisation politique, économique et sociale de l’Allemagne depuis la seconde guerre mondiale, à savoir les gouvernements du pays et des régions, les syndicats et les patrons, mais aussi l’Union Européenne.

Avant de devenir président, Horst Köhler n’était pas un homme politique, écrit la Süddeutsche Zeitung. Pourtant, il n’a laissé aucun doute sur le fait qu’il comptait bien se servir de sa nouvelle fonction – pourtant essentiellement honorifique – pour faire de la politique. Et c’est bien ce qu’il a montré hier dans son discours. Système fiscal, bureaucratie, fédéralisme, charges sociales, innovations, le président n’a rien laissé de côté. Son intervention devant le patronat allemand était un appel à tous les autres de faire enfin ce que lui ne peut pas faire dans le cadre limité de sa fonction. Pour le journal, le discours de Horst Köhler était un résumé de tous les problèmes connus dans le pays, rien de faux, mais rien de bien nouveau non plus. Toutefois, il ne restera sans doute pas complètement sans effet. Car prononcé deux jours seulement avant le grand sommet entre opposition et gouvernement sur les réformes du pays, il arrivait au moment idéal.