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Discussion entre représentants du CNT libyen et de l'Algérie

29 août 2011

Le Conseil national de transition continue sa quête de reconnaissance internationale. Malgré les réticences de l'Algérie, une rencontre a eu lieu entre l'un des dirigeants du CNT et le chef de la diplomatie algérienne.

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Moustafa Abdel Djalil, n°1 du CNT, en quête de reconnaissance diplomatiqueImage : picture alliance/landov

Le numéro deux du CNT, Mahmoud Djibril, a rencontré le ministre algérien des Affaires étrangères. Leur entrevue s’est déroulée en marge d’une autre réunion, celle du Conseil de la Ligue arabe. Le porte-parole algérien a rapporté que la discussion avait porté sur les dernières évolutions de la situation, sur la proposition du Conseil de la paix de l’Union africaine, vendredi, d’entamer un dialogue entre CNT et représentants du régime Kadhafi pour mettre en place un gouvernement de transition.

Abelaziz Bouteflika
L'attitude du régime d'Abdelaziz Bouteflika vis-à-vis de la Libye en questionImage : AP

Tensions entre l'Algérie et le CNT

L'Algérie refuse de reconnaître le CNT comme représentant légitime de la Libye. Elle ne réclame d’ailleurs pas non plus la démission de Mouammar Kadhafi, ce qui lui a valu d’être accusée par des insurgés libyens d’être l’un des derniers grands auxiliaires du « Guide » ; de lui avoir envoyé des mercenaires en soutien, voire même d’avoir facilité sa fuite hors du pays, faits qui, actuellement, restent invérifiables. A cela sont venus s’ajouter les propos du porte-parole du CNT, Ahmed Omar Bani qui a déclaré dimanche que le Conseil faisait bien la différence entre « le grand peuple algérien et le gouvernement algérien », sur fond de menaces à peine voilées de faire plus tard rendre des comptes à Alger sur ses positions actuelles.

Normalisation diplomatique

Hormis ces tensions avec l’Algérie, le CNT semble bel et bien en voie de reconnaissance diplomatique. Une cinquantaine d’Etats acceptent désormais sa légitimité.

Plus anecdotique, la Tunisie a rouvert dimanche le poste-frontière de Ras Jdir, le principal point de passage avec la Libye, qui avait été fermé pendant six jours côté tunisien. Quant à l’Egypte, elle va envoyer une délégation à la Libye dans les prochains jours, pour aider le nouveau pouvoir à se mettre en place.

Au Caire, la Ligue arabe a réclamé à l'ONU de débloquer « les fonds, les avoirs et les biens revenant à l'Etat libyen » au profit du CNT. La Ligue appuie aussi le Conseil dans sa demande d’occuper le siège de la Libye aux Nations unies.

Quant aux Etats impliqués militairement en Libye, leurs chefs d'état-major sont réunis à Doha pour trouver une issue à la crise. Le chef du CNT a salué l'action de l'Otan et rappelé que Mouammar Kadhafi constituait toujours « un danger ».

Vu d'Allemagne

Angela Merkel, la chancelière allemande, va participer jeudi à Paris à la conférence internationale pour soutenir la Libye après la chute du régime Kadhafi.

Guido Westerwelle und Mahmud Jibril Berlin Deutschland
Mahmoud Djibril, n°2 du CNT, aux côtés de Guido WesterwelleImage : dapd

Son ministre des Affaires étrangères en revanche, Guido Westerwelle, reste très critiqué en Allemagne pour des propos qui vantaient la participation de l’Allemagne dans la prise de sanctions à l’ONU, contre le régime Kadhafi, alors même que Berlin a refusé de participer à la mission de l’Otan sur le terrain.


Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Marie-Ange Pioerron