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Divorce dans l'air chez Daimler-Chrysler

Anne Le Touzé15 février 2007

La presse allemande commente ce matin la crise que traverse le conglomérat automobile Daimler-Chrysler. Neuf ans après la fusion entre l’Américain Chrysler et l’Allemand Daimler-Benz – qui fabrique le modèle phare de l’automobile allemande, la Mercedes – le président du groupe a annoncé un plan de restructuration qui prévoit, entre autres, la suppression de 13.000 emplois aux Etats-Unis. Il a également laissé entendre qu’un divorce était possible.

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Image : PA/dpa

Le couple Daimler/Chrysler va mal. Les experts attendaient le verdict depuis des années et enfin, la direction de Daimler-Chrysler l’a avoué : l’union entre les deux fleurons des industries automobiles allemande et américaine est prête à céder, comme l’écrit la Süddeutsche Zeitung. Ce qui avait commencé comme un « mariage au firmament » s’est commué depuis longtemps en une descente aux enfers. Même si le président du groupe Dieter Zetsche se cache derrière un vocabulaire de manager, ses paroles ne laissent aucun doute : Daimler est à la recherche de « nouveaux partenaires ». L’entreprise tourne le dos à un passé qui lui a coûté des dizaines de milliards.

En 2006, poursuit la Frankfurter Rundschau, Chrysler a dégringolé dans le rouge et freiné l’ensemble du groupe. C’est à cause de la direction, qui a raté le coche aux Etats-Unis, où les prix de l’essence ont flambé et où les clients ont désormais tendance à acheter des voitures plus petites et plus économiques.

La bourse doute depuis longtemps de l’intérêt économique de la fusion Daimler-Chrysler, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La preuve en est qu’au moment de cette fusion, le cours de l’action était deux fois plus haut qu’aujourd’hui. Si la direction et le conseil de surveillance de Daimler n’agissent pas dans les plus brefs délais, c’est le marché qui pourrait bien les obliger à prononcer le divorce. Le président Zetsche n’a plus beaucoup de temps. Les actionnaires, les clients et les investisseurs sont à bout de patience.

On peut saluer l’attitude responsable de Dieter Zetsche, estime le Financial Times Deutschland : en situation d’échec, il ne jette pas le tablier mais assume les erreurs et tente de les corriger. Finalement, conclut le journal, l’assainissement de Chrysler n’est rien d’autre qu’une tentative de remettre la marque à flots. Parce qu’à l’heure actuelle, avec son déficit annuel de 1,1 milliard d’euros et des coûts astronomiques d’assurances-retraites, personne ne souhaite acheter Chrysler.