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Donald Rumsfeld met les républicains dans l´embarras

Yann Durand6 octobre 2004

A moins de quatre semaines des élections présidentielles américaines, les déclarations à propos de la guerre en Irak du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, met les républicains dans une position délicate. Il a affirmé ne pas disposer de preuve forte et formelle d´un lien entre Saddam Hussein et Al-Qaida. Or le contraire avait été la base de l´argumentation de George W. Bush pour justifier l´attaque contre l´Irak. Rumsfeld a certes tenté de rectifier le tir, mais le mal est fait.

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Donald Rumsfeld... entre mensonge et vérité
Donald Rumsfeld... entre mensonge et véritéImage : AP

Donald Rumsfeld n´a pas l´habitude de tourner autour du pot. Lorsqu´il parle de mettre fin à une vie gênante, il emploie le terme « tuer » et quand il s´agit de se gausser des européens incapables de partir en guerre, « vieux » est le qualificatif qu´il choisi. L´équivoque n´est pas son fort. Ainsi se penche Die Welt sur la personnalité du secrétaire à la défense américain pour conclure que lorsque ce dernier avoue ne pas avoir de preuve irréfutable d´un lien entre l´Irak et Al-Quaida, là non plus il n y a pas d´équivoque. Il fait simplement la plus grosse erreur que l´on puisse commettre à Washington : il dit la vérité.

C´est ce que voulait éviter l´administration Bush renchérit la Süddeutschezeitung. Comment expliquer sinon, la discrétion de Rumsfeld ces dernier mois - lui pourtant si enclin à se mettre sous les feux de la rampe ? Et bien il a rattrapé le retard. Non pas par l´information : la faible teneur des preuves n´est pas un scoop, écrit le journal. Non, ce qui est sensationnel c´est son auteur, qui contredit aujourd´hui ce qu´il a longtemps proné et qui vaut à son pays la plus grande crise de politique extérieure depuis celle du Vietnam.

Mais Rumsfeld dit avoir été mal compris, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En fait sa déclaration faite lundi à un groupe d´expert de politique étrangère, faisait état de l´opinion des services secrets. Et elle est contraire à la sienne, qu´il rappelle avoir déja donnée en septembre 2002. Le journal éclairci : effectivement il avait mentionné à l´époque que des membres d´Al Quaida cherchait à obtenir l´aide de Bagdad pour se procurer du matériel et des connaissances destinées à la fabrication d´arme de destruction massive. Seulement voilà pas de preuve jusqu´à ce jour.

Le mal est donc fait qui pourtant ne devrait pas ternir outre mesure la bonne santé électorale de George Bush, titre la Tageszeitung de Berlin dans son commentaire. Les médias américains, ne se préoccupent plus depuis longtemps des raisons qui ont mené à la guerre. La question est de savoir si Washington a intentionellement révélé de fausses informations ou en toute sincérité simplement mal interprété les rapports secrets. Et le journal de citer le New York times selon lequel, il est de plus en plus clair que si Bush était sincère, dans son entourage il était bien le seul.