Donald Trump, xénophobe et populaire
1 mars 2016Donald Trump est désormais le candidat qui a accumulé le plus de suffrages, avec trois victoires sur les quatre élections primaires qui se sont déroulées jusqu'à présent. Avant l'ouverture des bureaux de vote dans les États qui participent au "Super Tuesday", il domine les sondages nationaux et locaux, tout en continuant à bouleverser le discours politique americain avec ses déclarations sexistes et xénophobes.
Or, pendant des mois, le magnat de l'immobilier et vedette de téléréalite n'a pas été pris au sérieux aux États-Unis. Les experts, commentateurs et responsables politiques avaient prédit que la bulle Trump éclaterait dès les premiers débats télévisés.
Un fossé dans la société américaine
Leur erreur vient refléter le fossé entre l'establishment et un large pan du peuple. Il y a depuis longtemps aux États-Unis un mécontentement envers la classe politique traditionnelle et ses relations incestueuses avec les milieux d'affaires et les médias grand public. La récession de 2007 à 2009 n'a fait qu'amplifier ce sentiment sur lequel s'appuie aujourd'hui Donald Trump, mais aussi le démocrate Bernie Sanders.
Selon les sondages, 50% des Républicains ne veulent pas que Donald Trump soit investi par leur parti. Mais pour le moment, ce bloc n'est pas dangereux pour lui dans la mesure où ces suffrages sont partagés par les quatre autres candidats encore en lice pour l'investiture republicaine.
En outre, les électeurs de Donald Trump ne se trouvent pas uniquement au sein du parti républicain. Il doit en grande partie sa réussite à sa capacité à séduire des électeurs indépendants, des adultes qui n'avaient pas voté depuis longtemps, des jeunes qui n'avaient jamais voté, des ouvriers et des employés qui vivent au quotidien les conséquences de la mondialisation.