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Dopage dans le monde du cyclisme

Aude Gensbittel23 mai 2007

Scandale dans le monde du sport allemand. Deux anciens coureurs cyclistes de l’équipe Telekom, Bert Dietz et Christian Henn, ont publiquement avoué s’être dopés dans les années 90. Pire encore, ils décrivent des pratiques de dopage systématiques et généralisées dans le monde du cyclisme. Des révélations qui ébranlent tout le sport allemand et qui pourraient faire tomber de nombreuses têtes.

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Avec les confessions des deux anciens membres de l’équipe Telekom, écrit die Welt, un scandale déjà public depuis des années prend encore plus d’ampleur. Les suppositions deviennent des certitudes fondées sur des faits prouvés : le cyclisme professionnel tel que nous le connaissons est impossible sans dopage. Et il est inimaginable que ceux qui sont directement impliqués dans les manifestations cyclistes - les sponsors, les dirigeants du sport, les journalistes sportifs sur le terrain – n’aient pas été au courant de cette pratique généralisée.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Bert Dietz, lors de son passage à la télévision, n’a fait que décrire le système de dopage dans son équipe, mais ses aveux ont levé le voile sur les abîmes d’un sport perverti, réduit à un spectacle télévisuel : un sport commercial dans lequel le gain est tout et l’éthique ne compte pas. Il est grand temps de changer les choses.

Les médecins de la RDA, qui pratiquaient le dopage organisé, ont aujourd’hui de dignes héritiers, écrit la Tageszeitung. Les médecins de l’équipe Telekom avaient peut-être à l’origine de bonnes intentions, mais le système les a corrompus. Il n’est pas décisif de savoir si Telekom a fait pression sur le manager de l’équipe, sur les cyclistes et sur les médecins dans les années 90, il est plus important de tourner son attention vers un poison très efficace et administré à haute dose dans le monde du cyclisme : l’autojustification. Deux principes implacables légalisent les pratiques de tromperie dans ce milieu : Tous les coureurs se dopent, donc nous devons faire la même chose pour pouvoir suivre. Et : seuls ceux qui sont testés positif se sont véritablement dopés.

Le dopage, en tout cas celui de haut niveau, coûte cher, rappelle la Frankfurter Rundschau, très cher. Il nécessite de bons médecins, qui élaborent des plans précis, qui surveillent les athlètes et qui utilisent des substances qu’on ne se procure pas à la pharmacie du coin. C’est là que les sponsors pourraient intervenir dans la lutte anti-dopage, par exemple conclure des contrats qui prévoient systématiquement la suspension des athlètes en cas de dopage et le remboursement des sommes qui leur ont été versées. Etant donné qu’avec le doping, parallèlement à la victoire sportive, on vise toujours le gain d’argent, cette méthode paraît la plus prometteuse.