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Double Prix Nobel: miroir de la recherche allemande?

Anne Le Touzé11 octobre 2007

Deux Allemands en Une de la presse allemande ce matin, mais dans des contextes tout à fait différents : d’abord l’ingénieur Rudolf Blechschmidt, libéré hier en Afghanistan où il était retenu en otage depuis le 18 juillet, et Gerhard Ertl, lauréat 2007 du Prix Nobel de chimie.

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Gerhard Ertl, lauréat du Prix Nobel de Chimie, a fait toutes ses études et sa carrière en Allemagne. Pour certains, c'est une preuve que la recherche et l'enseigment allemands se portent bien.
Gerhard Ertl, lauréat du Prix Nobel de Chimie, a fait toutes ses études et sa carrière en Allemagne. Pour certains, c'est une preuve que la recherche et l'enseigment allemands se portent bien.Image : AP GraphicsBank

C’est un Gerhard Ertl radieux qui pose en première page de la plupart des journaux. Il faut dire que ce chercheur allemand a reçu le Prix Nobel le jour de ses 71 ans. Et comme c’est le deuxième Allemand à être couronné cette semaine par le Comité Nobel, les politiques et instituts de recherche allemands ont vite saisi l’occasion pour s’auto-féliciter de la bonne santé de la recherche en Allemagne. Une récupération que la tageszeitung trouve déplacée : les travaux récompensés remontent à 20 ou 30 ans et ils ne sont donc pas représentatifs de l’état actuel du secteur de la recherche. Pour la taz, l’enthousiasme général a même un arrière-goût amer. Le comité de Stockholm n’aurait-il pas découvert les derniers spécimens de chercheurs allemands encore en vie ? A l’heure actuelle, il y a en Allemagne beaucoup plus de chercheurs de plus de 45 ans que de moins de 35 ans. Et malheureusement, d’après les résultats des études PISA, les générations qui sortent de l’école et de l’université sont loin d’être des lumières.

La Süddeutsche Zeitung est également sceptique sur la portée de cette « pluie de prix Nobel ». Même si la recherche en Allemagne va mieux que ce que l’on prétend, il ne faudrait pas passer d’une autocritique exagérée à une autosatisfaction exacerbée, ce qui serait encore pire.

Die Welt s’intéresse aux circonstances de la libération de Rudolf Blechschmidt en Afghanistan. Pour le journal, la date de remise en liberté de l’ingénieur prouve que ce ne sont pas des taliban, mais de simples bandits qui le retenaient en otage. En effet, les taliban n’auraient pas cédé deux jours avant le vote des parlementaires allemands sur le prolongement de la mission de la Bundeswehr en Afghanistan.

Même analyse dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui relève néanmoins que les taliban ne sont pas prêts de renoncer à reprendre le pouvoir en Afghanistan. Au vu de l’insécurité généralisée dans le pays, la communauté internationale doit se demander si elle fait vraiment le nécessaire, aussi bien d’un point de vue militaire que dans l’organisation de la reconstruction. Finalement, il s’agit de savoir si et comment le combat contre les taliban peut être gagné. Selon la FAZ, l’OTAN ne dispose pas des forces nécessaires pour remporter la bataille.