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EADS: on prend les mêmes et on recommence

Sandrine Blanchard17 juillet 2007

Le groupe aéronautique européen EADS abandonne son mode de direction bicéphale franco-allemand. Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont confirmé hier la nouvelle structure du groupe, un nouvel organigramme qui prévoit une présidence en alternance, mais qui ne modifie en rien le plan de restructuration « Power 8 ».

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Thomas Enders et Louis Gallois
Thomas Enders et Louis GalloisImage : AP

La surprise est réussie, pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La France a fini par accepter la proposition allemande de redistribution des responsabilités et de ne pas toucher aux actionnaires. C’est une bonne nouvelle pour l’Allemagne. La FAZ attend désormais la prochaine grande étape qui se présentera au groupe, celle où il faudra trouver une alternative au financement actuel pour qu’EADS devienne vraiment une « entreprise normale », selon les vœux de Nicolas Sarkozy.

La tageszeitung relève l’échec d’une coopération longtemps présentée comme garante de l’équilibre franco-allemand. Même si dans les faits, ce sont les mêmes managers qui se retrouvent aux postes clefs du nouvel organigramme décidé par les principaux actionnaires privés du groupe : l’Allemand DaimlerChrysler et le Français Lagardère. La taz se fait également l’écho des représentants du personnel, qui réclament une nouvelle politique industrielle plutôt qu’une valse des managers. Les employés d’EADS et de sa filiale Airbus redoutent en effet la mise en application de « Power 8 », ce plan de restructuration qui prévoit la suppression de 10 000 emplois ainsi que la vente de certains sites de production.

Die Welt

analyse la nouvelle donne comme un succès de la France face à l’Allemagne. Pour le journal, cette prédominance française dans le groupe est révélatrice d’un phénomène qui se vérifie à l’échelle européenne. Que ce soit à la tête de la Banque centrale européenne, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, de l’OMC ou, bientôt, du FMI : les Français sont partout. Et le quotidien explique que cela est dû à l’excellence de la formation française qui a su constituer une véritable élite politico-économique grâce à son système de grandes écoles dont l’Allemagne ferait bien de s’inspirer.

La Süddeutsche Zeitung évoque quant à elle des « scènes d’une vie conjugale difficile » entre la France et l’Allemagne. Mais pour le quotidien munichois, c’est plutôt l’Allemagne qui sort gagnante de l’accord trouvé puisque celui-ci renforce l’influence de l’Allemand Thomas Enders, nouveau patron d’Airbus, au sein du groupe. Cette première dispute est donc réglée pour l’instant, mais d’autres suivront. Des tensions qui s’expliquent selon la SZ par les différences qui opposent les deux dirigeants, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, dans leur façon d’exercer le pouvoir et de concevoir le rôle de l’Etat. Et le journal n’est pas certain que, la prochaine fois, Nicolas Sarkozy abandonne la partie si facilement.