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Economie et fiscalité

Christophe LASCOMBES6 mai 2005

Sur fond de débat sur le capitalisme, après l’annonce d’IBM de supprimer plusieurs milliers d’emploi en Europe, et les menaces de grèves dans la métallurgie, secteur actuellement en plein essor, les journaux allemands reviennent en cette fin de semaine sur la simplification du droit fiscal allemand au bénéfice des entreprises.

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Le patron des industriels allemands attend un geste de bonne volonté de la coalition rouge-verte.
Le patron des industriels allemands attend un geste de bonne volonté de la coalition rouge-verte.Image : AP

Pour la Süddeutsche Zeitung, alors que dans quasiment toutes les branches, les travailleurs luttent contre la pression des patrons qui exigent plus de travail pour des salaires toujours plus réduits, dans la métallurgie, c’est exactement le contraire. Les patrons engrangent des bénéfices pharamineux dans le sillage des besoins dévorants de la Chine en acier, les syndicats exigent une hausse des salaires de plus de 6 pour cent. Ils prennent les patrons au mot qui souhaitaient, en temps de crise, coupler la politique salariale aux résultats commerciaux. Seulement voilà, le boom acier est une exception dans le paysage industriel allemand.

C’est surtout cela qui provoque la colère de la Frankfurter Allgemeine Zeitung : plutôt que d’appeler à la grève, les syndicats feraient mieux de rester modérés. La seule réponse tarifaire valable à la situation actuellement très favorable du secteur réside dans le versement d’une prime, modérée, cela va de soi. Les métallos ne devrait pas oublier que les conventions tarifaires sont favorables à l’emploi uniquement lorsqu’elles se contentent de standards minimaux. Et le journal constate dans ce contexte que la réforme du droit fiscal allemand actuellement en cours ne peut avoir que des effets positifs sur la santé des entreprises.

A condition qu’elle amène une véritable simplification, avertit die Welt qui doute des déclarations gouvernementales. La rage de légiférer est toujours aussi vivace chez les politiciens, tant sur le plan local que national, voire même jusqu’à Bruxelles. La simplification du droit fiscal et de la bureaucratie allemande doit aller beaucoup plus loin que ce que l’on nous annonce, Mais tant que les hommes politiques continuent de croire qu’ils sont les tuteurs de leurs électeurs, il ne faut pas y compter.

La Frankfurter Rundschau relève le climat empoisonné qui règne entre le secteur économique et les hommes politiques. Surtout depuis que Franz Müntefering, le patron du SPD, rend coup pour coup aux entrepreneurs qui, eux, n’ont jamais été très tendres avec le monde politique. Les industriels allemands ont promis plus d’investissements si les lois de simplification et d’allègement de la fiscalisation des entreprises entraient rapidement en vigueur. Si les industriels veulent juger le monde politique à l’aune de ses actes, l’inverse doit être tout aussi vrai. Thumann, le patron des industriels allemands, et ses collègues devront alors montrer assez vite qu’ils tiennent leurs promesses, conclut le quotidien.