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Edmund Stoiber proche du départ

Yann Durand15 janvier 2007

Le président du parti conservateur CSU, Edmund Stoiber règne sans partage depuis 1993 sur le riche état régional de Bavière. Les critiques à son encontre ne cessent de s’amplifier depuis sa volte-face à Berlin où un ministère lui avait été alloué dans la grande coalition. De retour à Munich il est confronté à son parti qui lui reproche ses hésitations. Aujourd’hui, alors qu’il prétend à sa propre succession en 2008, Edmund Stoiber est plutôt proche de la fin de carrière. La modernité doit supplanter la tradition en Bavière comme en témoigne les commentaires de la presse allemande.

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Edmund Stoiber à l'épreuve face à son propre parti.
Edmund Stoiber à l'épreuve face à son propre parti.Image : picture-alliance/ dpa

Dans la ménagerie bavaroise une seule personne a un plan défini: Il s’agit d’Edmund Stoiber lui-même, affirme la Süddeutsche Zeitung. Il veut poursuivre son mandat de ministre-président et, comme en 2006, parsemer la région de moult conférences. Cela montre, observe le journal, qu’il a perdu le sens des réalités. Stoiber doit partir avant même les élections communales du printemps 2008. Ainsi du moins s’articule le consensus au sein de l’élite du parti. Seulement voilà : personne n’ose le lui dire publiquement.

Même si le départ devait tirer en longueur, une phase de transition a commencé, confirme la Frankfurter Rundschau. Selon laquelle l’identité de la CSU, un mélange d’idéologie profondément conservatrice, de vision du monde patriarcale et autoritaire, de goût presque sans borne pour l’industrie, de conscience sociale et de dogmatisme catholique, doit changer avec les générations avenantes. Car, crois savoir le quotidien, la société s’est transformée aussi en Bavière, où le conservatisme traditionnel n’est plus de mise, d’autant plus lorsque l’économie fleurit et les craintes sociales s’amenuisent.

Même son de cloche dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui rappelle à Stoiber que les succès passés ne confèrent pas de chèque en blanc pour le futur et qu’il existe un phénomène d’usure aussi au sein de l’électorat après un trop long séjour dans un poste à responsabilité. Certes Stoiber peut bénéficier d’une période de grâce, à cause des démêlées concernant sa succession, mais la chute de la CSU dans les sondages annonce une issue plus proche.

Dans son commentaire, la Tageszeitung de Berlin, passe en revue les aspects positifs de la politique bavaroise qui vaut à la région d’être l’une des plus prospères du pays. Et c’est Edmund stoiber qui a montré la voie, souligne le quotidien non sans mentionner qu’il a basé son pouvoir sur un absolutisme quasi royal, légitimé certes par la démocratie mais fonctionnant selon d’autres principes. Edmund 1er, comme l’intronise le journal en première page, a pourtant trébuché sur son propre système ; sa fuite précipitée de Berlin en novembre 2005 l’a d’abord fait chanceler et sa déclaration de vouloir régner jusqu’en 2013 risque de provoquer sa chute définitive.