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Elections moldaves sous tension

Elisabeth Cadot/Audrey Parmentier29 juillet 2009

Pour la seconde fois cette année, la petite république de Moldavie, l'un des pays les plus pauvres de l'Europe, élit son Parlement.

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Karte Moldova Englisch, Moldau, Moldawien
La Moldavie couvre 34000 kilométres carrés et compte 4,6 millions d'habitants. Elle fait le grand écart entre UE et RussieImage : AP Graphics/DW

Ce scrutin anticipé est censé mettre fin à une crise politique qui paralyse la vie de ce pays depuis des émeutes en avril dernier. Les quelques 2,6 millions d'électeurs ont le choix entre huit formations, parmi lesquelles le Parti Communiste au pouvoir depuis 2001. Une élection qui n'est pas sans risque.

Le risque principal est celui d'une impasse constitutionelle. En effet selon les sondages, le Parti Communiste devrait arriver en tête mais il n'aurait pas forcément la majorité des 61 sièges pour élire le nouveau président. Quatre partis d'opposition pourraient entrer au Parlement. Et le faiseur de roi, comme on dit, pourrait alors être un ancien communiste entré en dissidence Marian Lupu. C'est en fait peu ou prou le scénario des précédentes élections marquées par des fraudes et des violences et qui justement n'avaient pu déboucher sur l'élection d'un président.

Ce qu'il faut savoir c'est que la Moldavie qui compte 3 millions et demi d'habitants est une ancienne république soviétique. Elle faisait partie de la Roumanie avant d'être annexée par Moscou lors de la seconde guerre mondiale. Les Moldaves parlent d'ailleurs roumain mais le russe est également largement pratiqué.

Depuis la chute de l'union soviétique la Moldavie se tourne vers l'UE et l'économie de marché. La désillusion vis à vis des communistes sur fonds de misère économique est évidente. Un militant de l'opposition démocrate libérale résume ainsi la situation: « Lorsque les communistes, explique-t-il, sont revenus au pouvoir en 2005, ils ont promis de créer 300 000 nouveaux emplois. Ils en ont crée 500 000, en Italie, en Irlande, en Espagne, en France, en Allemagne etc... L'émigration est tellement élevée que nous n'avons plus de médecins et d'instituteurs dans les villages... »


Ces émigrés jeunes pour la plupart, risquent de ne pas pouvoir participer à l'élection. Un "plus" pour le PC et l'ancien président communiste Vladimir Voronin, qui s'adresse aux électeurs plus âgés. Et affiche un cours pro-russe en s'opposant par exemple à une intégration à l'OTAN. Pour l'instant l'élection se déroule dans le calme sous la surveillance de trois mille observateurs. Mais à Bruxelles on reste vigilant.