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Embargo sur les armes à la Chine: Schröder seul contre tous

Yann Durand6 avril 2005

En Allemagne la polémique se poursuit à propos d’une levée de l’embargo sur les armes contre la Chine. Le Chancelier Gerhard Schröder, qui préconise un arrêt des sanctions, est plus isolé que jamais, après que le ministre des affaires étrangères, Joschka Fischer, a publiquement déclaré son scepticisme car les relations avec Washington lui tiennent plus à coeur. Une situation que la presse allemande commente ce matin.

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Mésentente entre Gerhard Schröder et Joschka Fischer
Mésentente entre Gerhard Schröder et Joschka FischerImage : AP

Pour le quotidien Die Welt, il est clair que Joschka Fischer lance une offensive controlée. Il veut démarquer d’une ligne verte, couleur politique oblige, la frontière à ne pas dépasser dans le rapprochement avec le régime chinois. Une limite que Gerhard Schröder s’efforce d’éloigner. Non seulement le ministre des affaires étrangères se complait à apporter de l’eau au moulin des chrétiens-démocrates, mais il effectue en outre après un long silence son retour aux affaires courantes de la politique extérieure.

Autour de la question si l’union européenne doit ou non lever l’embargo contre la Chine, il n’y a pas de querelle au sein de la coalition rouge-vert, précise la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En fait le chancelier est seul contre tous, mis à part l’unique soutien du ministre de l’économie, Wolfgang Clement. Mais il reste sur ses positions faisant valoir entre autre que pour l’Allemagne les critères de démocratie ne sont pas déterminants quant à la livraison d’armes. C’est pertinent, constate le journal, car sinon il faudrait sanctionner aussi les pays arabes par exemple. Et de poursuivre que Schröder, et son homologue francais Jacques Chirac, ne prennent pas beaucoup de risque tant que les états-membres de l’union européennes n’ont pas décidé du sort de la Chine, auprès de laquelle, en attendant, ils font figure de meilleurs alliés sur le vieux continent.

Or la résolution allemande d’octobre vaut toujours. Et peu importe qu’un nouveau décrêt, initié par l’opposition, échoue au parlement la semaine prochaine, remarque la Frankfurter Rundschau. C’est très clair : une levée de l’embargo ne peut être envisagée à brêve échéance. Une résolution qui se base notamment sur la politique taiwanaise de la Chine et pas seulement sur sa politique intérieure contrairement à ce qu’affirme le chancelier. Certes dans le texte, le gouvernement, par souci diplomatique à son encontre, est aussi invité à s’engager pour une politique d’exportation d’armes uniforme et ouverte vis-à-vis de la république démocratique. Mais il n’en reste pas moins que seuls des progrès concernant les droits de l’homme, des minorités ethniques et la paix avec Taiwan pourront rouvrir la porte des usines d’armement allemandes à la Chine.