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Emission spéciale : la contestation sociale

10 mai 2018

Profitons des 50 ans de Mai 68 pour revenir sur les contestations ouvrières et estudiantines en France, en Allemagne, au Sénégal, de l'époque. Mais aussi sur les formes de lutte aujourd'hui au Tchad, en RDC et la répression au Burkina Faso.

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Aujourd’hui, 10 mai 2018, est un jour férié en Allemagne, alors nous vous proposons à cette occasion une émission spéciale sur le thème de la contestation sociale et les différentes formes qu’elle peut prendre.

"Mai, mai, mai, Paris mai...."

Impossible d’évoquer Mai 68 sans évoquer la France. La société française a construit son histoire aussi autour de grands moments de luttes sociales, populaire : que ce soit la fronde, la révolution française, les émeutes de 1848, la commune de Paris, les grèves de 1936… et dans ce "panthéon" mai 1968 tient une place de choix, même si la contestation et la grève générale d’alors se sont soldées par un retour "à l’ordre", après les législatives de juin.

Répression par les CRS le 6 mai 1968 à Paris
Répression par les CRS le 6 mai 1968 à ParisImage : AP

Retour en force pour une année du Général de Gaulle à qui succède un autre homme de droite : Georges Pompidou… et que cette période où des millions de Français sont descendus dans la rue, où des usines ont été occupées, n’a pas laissé que de bons souvenirs à tout le monde.
La France est encore actuellement ébranlée par de forts mouvements sociaux  contre les réformes engagées par le gouvernement. Alors peut-on retrouver un "esprit 68" dans les manifs de 2018 ? (reportage de Lisa Bryant)

Nous reviendrons bien sûr sur le mouvement  - ou plutôt les mouvements - de Mai 68 à Paris et Dakar.

Mai 68 à Dakar, les Sénégalais dans la rue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Allemagne a démarré plus tôt

L'historien Wilfried Loht nous expliquera pourquoi, en Allemagne, c’est en 1967 que les étudiants sont descendus dans la rue. Ecoutez l'entretien qu'il nous a accordé en cliquant sur la photo ci-contre :

 

Interview avec Prof. Wilfried Loth sur 'Mai 68' en Allemagne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les syndicats, ça sert à quoi ?

Pour organiser une grève, les travailleurs se rassemblent : selon l’adage qui veut qu’à plusieurs, on est plus fort, il s’agit de se regrouper pour instaurer un rapport de force, être en mesure de faire valoir ses revendications, négocier avec le patronat ou les pouvoirs publics. Ces regroupements peuvent être des syndicats, parfois affiliés à des partis politiques.

Depuis N’Djamena, Blaise Dariustone nous explique quelles sont les forces et les faiblesses des syndicats au Tchad, comment ces syndicats fonctionnent… en résumé : à quoi ils servent.


Il était une fois les syndicats au Tchad

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Protester par la "ville morte"

Les Congolais, eux, recourent souvent à une autre forme de contestation. Au lendemain de la libéralisation du secteur politique par le Maréchal Mobutu, alors président du Zaïre, l’actuelle RDC, plusieurs partis politiques voient le jour. Nous sommes dans les années "nonante".

Les manifestations se multiplient dont les marches, sit-in et "opérations villes mortes". Le problème des marches des sit-in, c’est qu’ils dégénèrent souvent en affrontement, avec les forces de l’ordre.

Tandis que les "journées villes mortes" sont plus pacifiques. Ce mode d’action qui consiste à appeler la population à rester chez soi, à boycotter la vie sociale et économique du pays, en signe de protestation contre le gouvernement, est toutefois jugée inefficace par certains acteurs politiques. Patrick Kasonde, notre correspondant à Lubumbashi, a cherché à en savoir plus. 

RDCongo: la ville morte, une bonne idée ?


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Etat et la répression des mouvements sociaux

Face aux contestataires de tout poil, l’Etat, garant de la sécurité publique et des institutions, est aussi détenteur de la violence légitime. Les forces de police et de sécurité sont là pour répondre à ce besoin de maintien de l’ordre.

Sauf que la plupart des constitutions reconnaissent le droit de grève et de manifestation. Et que certains Etats profitent de tensions pour les restreindre ou pour employer une force démesurée contre les manifestants.

Certains dirigeants ordonnent aux policiers ou aux soldats de tirer à balles réelles contre des protestataires pacifiques, au nom de la lutte antiterroriste ou d’une présumée volonté de déstabiliser l’Etat.

Au Burkina Faso, le sergent Naon Babou est une figure controversée. Ex-soldat du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), impliqué en 2003 dans une tentative de coup d’état, il va passer un long séjour en prison avant d’être libéré sous le régime Compaoré.

Burkina Faso manif anti-RSP
Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

Après un exil au Ghana, il est aujourd’hui libre de ses mouvements dans son pays. Avec notre correspondant à Ouagadougou, Richard Tiéné, le sergent Naon Babou évoque le rôle joué par l’armée burkinabè pendant certaines situations de crise et nous livre donc son point de vue sur l’armée, les ordres à exécuter, les possibilités de remise en question de la hiérarchie.

Burkina Faso : interview avec Naon Babou, ancien du RSP