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En Roumanie, la corruption est un phénomène récurrent

Philippe Pognan5 novembre 2015

Le président roumain Klaus Iohannis a nommé ce jeudi le ministre de l'Education Sorin Campeanu au poste de Premier ministre par intérim, au lendemain de la démission de Victor Ponta suite à des manifestations massives.

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Rumänien Proteste in Bukarest
Manifestation anti-gouvernementale à Bucarest (le 4 novembre)Image : picture-alliance/dpa/S. Tataru

Le mécontentement croissant de la population et de grosses manifestations à Bucarest contre son gouvernement, a finalement eu raison de Victor Ponta.

Rumänien Präsident Klaus Iohannis
Le Président roumain Klaus Iohannis a nommé ce jeudi un Premier ministre par intérimImage : picture-alliance/dpa/R. Ghement

"Victor Ponta personnifiait le cynisme effronté d'une nouvelle classe politique dont le seul objectif est un enrichissement effréné, souligne la taz, die tageszeitung. Accusé de faux en écriture, de complicité d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent, Victor Ponta a dû partir. Mais il n'est qu'un pion sacrifié par le système qu'il incorporait lui-même. Sans réformes profondes susceptibles d'établir un système social juste et équilibré, la démission de ce Premier ministre ne signifie rien de plus qu'une rénovation superficielle de la façade du capitalisme post-communiste !" souligne le journal de Berlin.

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Victor Ponta a finalement cédé aux pressions de la rue et de son parti social-démocrateImage : Reuters/Inquam

"Enfin!", note de son côté la Süddeutsche Zeitung. "Une bonne nouvelle pour la Roumanie et l'Europe. Le Premier ministre Ponta était le premier chef de gouvernement en exercice de l'Union européenne à devoir répondre de graves accusations devant la justice... Victor Ponta n‘est apparemment pas parti de son plein gré. Il a été écarté par son parti social-démocrate qui a succédé au parti communiste après la chute du Rideau de Fer. Un parti corrompu jusqu'à la moelle, comme la majeure partie de la classe politique, tout le monde le sait. Le départ de Ponta ne signifie donc pas un nouveau départ pour la Roumanie, relève aussi le quotidien de Munich. Avant les prochaines élections législatives en 2016, le parti va essayer d'acheter ses électeurs pour se maintenir au pouvoir. Déjà, il a annoncé vouloir augmenter les salaires et baisser les impôts. Et, conclut l'éditorialiste, pour de très nombreux Roumains qui vivent dans un des pays les plus pauvres d'Europe, de tels bienfaits sont plus importants que la lutte contre la corruption !"

Autre thème : les relations entre la Chine et Taïwan

La rencontre annoncée pour ce week-end à Singapour entre le président de Taïwan et le président de la République Populaire de Chine est déjà qualifiée de "sommet historique". En effet il s'agit de la première rencontre depuis 65 ans entre les dirigeants des deux états…

Taiwanischer Präsident Ma Ying Jeou und chinesischer Präsident Xi Jinping
Le Président de Taiwan Ma Ying Jeou(à g.) et le président chinois Xi JinpingImage : picture-alliance/dpa

"Une rencontre certes historique", relève le quotidien Frankfurter Rundschau "mais à l'issue incertaine. Cela peut aboutir à une avancée dans le rapprochement entre les deux entités chinoises comme cela peut amener une détérioration des relations, estime l'éditorialiste. Nombreux sont ceux qui présument que derrière cette proposition de dialogue, se dissimulent en fait de sombres desseins de Pékin. Le journal de Francfort rappelle qu'en ce qui concerne leur reconnaissance mutuelle, les deux Etats restent campés sur leurs positions: pour Taiwan il y va de son droit à l'autonomie politique, pour Pékin il y a va de l'intégrité territoriale de la Chine. Aucun des deux ne peut se permettre de faire des concessions", conclut l‘éditorialiste.

Taiwan Proteste gegen Präsidententreffen Ma Ying-jeou und Xi Jinping
Manifestation à Taiwan contre la rencontre prévue à Singapour entre les présidents Ma Ying-jeou et Xi Jinping 04.11.2015Image : Reuters/P. Chuang

Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung "Le Kouo-Min-Tang au pouvoir à Taiwan, le parti issu du mouvement nationaliste, et qui a perdu la guerre contre les communistes, est pour Pékin le partenaire plus agréable comparé à l'opposition taïwanaise. C'est pourquoi le président taïwanais Ma Ying-jeou reçoit les honneurs protocolaires, toujours catégoriquement refusés jusqu'ici à ses prédécesseurs. Pour Pékin, tous les présidents taiwanais n'étaient que les dirigeants d'une province séparatiste de la Grande Chine ! La politique de détente de Ma face à Pékin est de plus en plus rejetée à Taïwan, où de nombreux citoyens redoutent que l'on brade leurs intérêts. Pékin recherche maintenant le dialogue au plus haut niveau afin de limiter les dégâts occasionnés par sa politique agressive. En 2016 des élections auront lieu à Taïwan. Et l'opposition est confiante de pouvoir succéder au Kouo-Min-Tang en place depuis huit ans. Pékin veut à tout prix éviter cela!", conclut le journal de Francfort…