Entre Dalai Lama et Harry Potter

Plusieurs quotidiens publient en Une la photo du Dalai Lama à son arrivée à l’aéroport de Hambourg. Le guide spirituel bouddhiste des Tibétains est en visite pour dix jours en Allemagne et la Süddeutsche Zeitung estime qu’il est une personnalité plus appréciée dans le monde que le pape Benoît XVI. Die Welt pousse l’enthousiasme jusqu’à écrire que le Dalai Lama, Prix Nobel de la paix, « envoûte les Allemands ».

C’est cependant le chaos annoncé pour le mois d’août sur le réseau ferré du pays, en pleine période de vacances, qui fait la plupart des gros titres. La Süddeutsche Zeitung revient sur l’échec des négociations tarifaires entre les syndicats de cheminots et la Deutsche Bahn, qui est la société des chemins de fer allemands. La direction propose en effet de recalculer les revenus des employés en fonction de leur performance et de leur qualification. Une proposition bien éloignée des revendications des conducteurs de locomotive qui réclament quant à eux une hausse de salaire de 31%.

Die Welt

commente la fin de l’ère Edmund Stoiber en Bavière. Le ministre-président de la région et chef de la très conservatrice CSU passe les rênes du Land à Günther Beckstein, qui devra allier savamment tradition et modernité ou, selon la formule employée par le journal « ordinateur portable et culotte de cuir ».

La tageszeitung, elle, ouvre une nouvelle fois sur l’affaire du dopage du Tour de France. Le quotidien s’étonne que les chaînes de télévision publiques ARD et ZDF décident brusquement d’interrompre la retransmission de la course, alors que cela fait des années qu’au nom de l’audience, on ferme les yeux sur les pratiques douteuses des cyclistes. D’ailleurs le groupe Sat.1 a moins de scrupule puisqu’il a racheté les droits du Tour pour l’Allemagne. La taz relève que par ailleurs, la diffusion des autres événements sportifs, dans des disciplines où le dopage est aussi monnaie courante, n’est pas remise en question.

La Frankfurter Rundschau enfin consacre un cahier de huit pages ( !) à l’apprenti sorcier le plus célèbre de la littérature enfantine. Il s’agit d’Harry Potter. Le septième et dernier volume de ses aventures parait en effet ce soir à minuit et les jeunes Allemands succombent eux aussi à la « Pottermania »... les jeunes, mais aussi les moins jeunes. D’ailleurs la Frankfurter Rundschau a demandé à 10 écrivains renommés ce qu’ils pensaient du jeune héros. Où l’on apprendra par exemple que John Irving espère bien qu’Harry ne mourra pas à la fin de la saga ou encore que les aventures du petit sorcier anglais ont réussi à effrayer le maître de l’épouvante, Stephen King.