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Ankara, Bruxelles et les réfugiés

Philippe Pognan6 octobre 2015

Les négociations hier à Bruxelles entre l'UE et le président turc Recep Tayyip Erdogan, avec pour thèmes la crise en Syrie et l'afflux de réfugiés vers les pays de l'Union font l'objet de nombreux commentaires.

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Brüssel Donald Tusk Treffen mit türkischem Präsidenten Tayyip Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président du Conseil européen Donald Tusk (à dr.)Image : Reuters/F. Lenoir

La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que "l'Union européenne serait bien conseillée de ne pas soutenir la politique ratée du président turc vis-à-vis de la Syrie. Les faux calculs de Recep Tayyip Erdogan en Syrie ont entraîné des problèmes en Turquie, si bien que sa popularité est en baisse. C'est pourquoi Erdogan est venu à Bruxelles !", conclut le journal de Francfort.

Brüssel Treffen mit türkischem Präsidenten Tayyip Erdogan
Le président turc s'est montré réservé quant à une coopération avec les 28 sur le dossier des réfugiésImage : Reuters/F. Lenoir

Le quotidien Die Welt tire un bilan positif des entretiens de Bruxelles: "Face à la crise des réfugiés, l'Union européenne est enfin disposée à faire ce qu'elle a omis de faire depuis le début de la crise en Syrie en 2011: aider la Turquie qui accueille deux millions de réfugiés syriens sur son sol. Coopération et aide ne signifient pas que l'on doive pour autant ignorer le caractère de en plus autoritaire et islamiste de Recep Tayyip Erdogan", souligne par ailleurs le quotidien conservateur.

Le quotidien de Karlsruhe, Badische Neueste Nachtrichten, se montre plus critique vis à vis de l'Union européenne: " Il est significatif que l'on parle maintenant de surcharge face à l'afflux de réfugiés, juste quand les Européens sont confrontés directement au problème sur leur propre sol. Aucun politicien européen n'avait auparavant parlé de surcharge pour la Turquie, alors que ce pays a accueilli plus de deux millions de réfugiés au cours des deux dernières années. Et personne n'a alors invité le président Erdogan à un sommet de crise à Bruxelles! Les Turcs ont longtemps été laissés seuls face au problème de cette immigration, que ce soit sur le plan politique ou sur le plan financier. Et maintenant, on leur demande d'aider les Européens – mais ils ne doivent pas s'imaginer pour autant, qu'une telle aide augmenterait leurs chances d'être intégrés à l'Union européenne". Une attitude indigne de l'Europe, estime l'éditorialiste.

Türkei Flüchtlingslager syrische Flüchtlinge
Migrants syriens dans un camp de réfugiés près d'Adana, en TurquieImage : picture-alliance/AA/I. Erikan

La crise des réfugiés, la crise de la chancelière ?

Pour la Stuttgarter Zeitung, " le fait que la cote de popularité de la chancelière conservatrice soit en baisse ne signifie pas cependant que les Allemands fassent davantage confiance à ses concurrents de gauche. Pour la CDU/CSU, l'Union conservatrice, Angela Merkel reste, pour le moment, irremplaçable. Toutefois sa popularité diminue. La confiance en ses compétences se fissure. Et si jamais la promesse d'Angela Merkel vis à vis du problème des réfugiés "Wir schaffen das", "Nous allons y arriver!" devait s'avérer n‘être qu'une formule vide, alors ce serait le début de son crépuscule !", estime le journal de Stuttgart.

Flüchtlinge / EU-Gipfel / Brüssel / Merkel
La popularité d'Angela Merkel est toujours forte, mais a quelque peu diminué dans les derniers sondagesImage : Reuters