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Erwin Teufel jette l´éponge.

Yann Durand26 octobre 2004

Nouvel éclat au sein de la CDU dont la crise semble profonde. Erwin Teufel, chef de l´état régional Baden-Würtemberg a annoncé hier qu´il renoncerait à son mandat dès avril 2005. Le plus ancien ministre-président, en poste depuis 13 ans, n´a pu résister à la volonté de rajeunissement de son parti malgré tous les mérites qui lui sont reconnus. Une violente altercation entre un de ses ministres et un député CDU a en outre précipité sa décision. L´affaire a fait la une des journaux allemands ce matin.

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Erwin Teufel mobbé par le jeunisme?
Erwin Teufel mobbé par le jeunisme?Image : AP

« La CDU dans le Baden-Würtemberg est pourtant habituée aux succès électoraux ». Ainsi reprend la Franfurkter Allgemeine les propos d´ Erwin Teufel. Ce n´est donc pas sa politique qui est en cause mais son âge : 65 ans. Confronté depuis plusieurs semaines à ce qu´il a qualifié de mobbing à son encontre, le chef du gouvernement stuttgartois a vu dimanche soir, lors de la fête saluant la réelection du maire CDU de la ville, la campagne atteindre son paroxysme. Christoph Palmer, son bras droit, faisait honneur à ce statut en giflant par deux fois Joachim Pfeiffer, un ami politique soupçonné de trahison.

Qu´un politicien de 65 ans soit trop vieux est une idée curieuse pour un parti dont la rhétorique est axée sur la tradition, s´étonne la Tageszeitung de Berlin. La CDU n´a-t-elle pas durablement loué les mérites de l´ancienneté personnifiée en son temps par Konrad Adenauer ? S´en est fini semble-t-il et selon le journal il faut y voir le signe de l´incertitude qui mine aujourd´hui le système de valeur des chrétien-démocrates.

Die Welt

quant à elle estime qu´une telle crise nécessite la remise en question de toute la famille politique jusqu´à ses mondres recoins. Günther Oettinger, chef du groupe parlementaire et premier postulant à la succession de Teufel doit à présent dans le parti, faire face non seulement à la base mais aussi à l´autre candidate, la ministre de l´éducation Anette Schavan. Car sinon l´étiquette du parricide pourrait lui coller à la peau, prévient le journal.

« A Stuttgart, Oettinger ou Schavan auront à l´avenir tout le loisir de gouverner autrement que les vieux » affirme la Frankfurter Rundschau. Pour ensuite ironiser à propos de ce changement de génération riche en perspectives s´opérant autour de candidats qui ressentent peu à peu un sentiment de pouvoir, tandis que pendant ce temps la jeunesse de l´union fête l´ancien chancellier Kohl. Les jeunes de la CDU, conclut le journal, veulent eux, retrouver leur vieil Helmut.