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Espoir de réunification à Chypre

29 février 2008

Communiste, Demetris Christofias pourrait accélérer la réunification de l’île partagée en deux depuis 1974.

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Le nouveau président chypriote, Demetris Christofias
Le nouveau président chypriote au soir de sa victoireImage : AP

Celui-ci a fait campagne pour un rapprochement entre les parties grecques et turques de l’île. C'est d'ailleurs pour s'occuper de ce dossier que le commissaire européen à la santé, Markos Kyprianou, vient de rejoindre le nouveau gouvernement où il va occuper le poste de ministre des affaires étrangères.

L'Européen de la semaine

Demetris Christofias, malgré son triomphe, a gardé la tête froide, faisant preuve du sens politique qui l’a amené à son objectif : il a rappelé à ses camarades du parti communiste AKEL que la victoire ne leur appartenait pas seulement à eux mais aussi au parti socialiste et aux démocrates-chrétiens qui l’ont soutenu.

Dimitris Chritofias levant les bras au soir de sa victoire
Dimitris Chritofias est présenté comme une chance pour la réunification de l'îleImage : AP

Le nouveau président élu succède à Tasso Papadopoulos, considéré comme un dur, qui a gelé tous les efforts déployés pour résoudre la partition de l’île. Dès son élection Christofias a déclaré qu’il souhaitait rencontrer prochainement Mehmet Ali Talat, le président de l’entité chypriote turque. Rien d’étonnant : Demieris Chritofias soutient depuis longtemps les échanges entre les deux communautés chypriotes grecques et turques. Son parti n’a jamais rompu le contact, même au temps de l’invasion turque en 1974. C’est pourquoi Christofias, qui avait pourtant après de longues hésitations réfuté le plan Annan de réunification, a tendu la main à ses voisins. « Demain nous allons unir nos forces », a-t-il déclaré. « Nous allons agir ensemble et obtenir la réunification de notre patrie »

Communiste atypique

A première vue, Demetris Christofias est un communiste. C’est même, il faut le rappeler, le premier président communiste librement élu d’Europe. En d’autres temps, le Département d’Etat américain serait monté au créneau pour lutter contre le « danger rouge » et le conseil de l’OTAN aurait probablement convoqué une session d’urgence.

Des partisans du nouveau président brandissaient des drapeaux à l'effigie de Che Guevara
Des partisans du nouveau président brandissaient des drapeaux à l'effigie de Che GuevaraImage : AP

Car Demetris Christofias remplit tous les critères du cadre communiste : né en 1946 prés de la ville portuaire de Kyrenia, il est l’aîné d’une famille de travailleurs de cinq enfants. Il a étudié à l’institut des Sciences Humaines de Moscou où il a obtenu un diplôme d’histoire. En 1974 il revient à Chypre. Trois ans après son retour le jeune Christofias – il a alors 31 ans – est déjà à la tête de l’organisation de jeunesse du Parti communiste chypriote, AKEL. En 1988 il devient le secrétaire général de ce parti, considéré comme presque stalinien et sceptique face à la Perestroïka de Gorbatchev.

Et pourtant Christofias n’est pas un communiste typique. De même que son parti AKEL n’est pas un parti communiste habituel. Dans la société traditionaliste chypriote, chacun conserve plutôt les valeurs du milieu politique de ses parents ou même grands-parents. Cela explique que, sur cette île méditerranéenne, de nombreux communistes ressemblent à s’y méprendre à des capitalistes bon teint. Et pour ce qui est de la doctrine marxiste-léniniste, à vrai dire, on n’en sait trop rien. Les communistes chypriotes sont plutôt des sociaux-démocrates assaisonnés d’un zeste de libéralisme. Les Grecs du continent parlent d’ailleurs volontiers des « particularités chypriotes ».

Sauver Chypre

L’été dernier le parti a décidé, pour la première fois de son histoire de présenter son propre candidat à la présidentielle. Demetris Christofias et son parti ont en effet compris que la politique du gouvernement menait à l’impasse: isolation à l’intérieur de l’UE et partition permanente de l’île. Demetris Christofias a donc préféré mettre son idéologie de gauche entre parenthèse et défendre son île. « En cette heure, nous partageons tous une même idéologie : le sauvetage de Chypre et une société plus juste », a-t-il ainsi expliqué au soir de sa victoire. « C’est cette vision que nous allons suivre avec toutes nos forces ».

Deux soldats de l'ONU patrouillant le long de la "Ligne verte" qui sépare la partie chypriote turque du restant grec de l'île
Deux soldats de l'ONU patrouillant le long de la "Ligne verte" qui sépare la partie chypriote turque du restant grec de l'îleImage : AP

Un vent nouveau souffle donc désormais sur l’île : le leader chypriote turc Mehmet Ali Talat a félicité Demetris Christofias et exprimé l’espoir de le rencontrer personnellement. Le nouveau président chypriote, de son côté, a confirmé son désir de mener une « coopération substantielle ». Une rencontre pourrait intervenir en avril et une première solution pourrait être trouvée avant la fin de l’année pour sortir cette île de l’impasse de la division. C’est en tous cas le vœu de Mehmet Talat et Demetris Christofias est peut-être l’homme qui peut réaliser cette vision.

L'Europe soucieuse des réfugiés irakiens

Réfugiés irakiens dans un camp en Jordanie
L'Europe fait encore trop peu pour accueillir les réfugiés irakiensImage : AP

Le sort des réfugiés irakiens inquiète le Parlement européen. La commission des affaires étrangères du Parlement a appelé les pays européens a redoubler d’effort pour accueillir des réfugiés irakiens. La guerre en Irak a effectivement provoqué le plus grand déplacement de population depuis 1948. Et les associations de réfugiés répètent que même si la situation s’est améliorée en Irak, l’Europe doit continuer à accueillir des réfugiés irakiens.

Les eurodéputés fraudent-ils?

Les soupçons de fraudes se multiplient à l’encontre du Parlement européen et ce qui intéresse plus particulièrement c’est la manière dont celui-ci dépense le budget de un milliard trois cent millions d’euros qui lui est attribué chaque année.

Le médiateur européen, Nikiforos Diamandouros
Le médiateur européen, Nikiforos Diamandouros, veut faire la lumière sur les indemnités des eurodéputésImage : picture-alliance / dpa/dpaweb

Au mois de septembre dernier, le médiateur européen, Nikiforos Diamandouros, a demandé la publication des indemnités des eurodéputés. En particulier pour indiquer comment sont utilisés les 15 000 euros mensuels versés à chacun d’entre eux pour payer leurs assistants parlementaires. Les mêmes doutes ont été levés sur l’utilisation des 4000 euros mensuels qui leur sont versés pour couvrir leurs dépenses courantes, notamment de téléphone ou de location de bureaux... A ceci s’ajoute bien entendu les frais de voyages, importants puisque les eurodéputés doivent se rendre, en théorie, une fois par mois à Strasbourg ou à Bruxelles. Ces dépenses représentent pas moins du tiers du budget global du Parlement, soit environ 300 millions d’euros chaque année.

Dans ce contexte, le médiateur multiplie les mises en garde. Et Robert Galvin, qui est chargé d’auditer les comptes du Parlement européen, a réalisé pour sa part un rapport qui est toutefois resté secret pour l’instant. Un rapport qui concerne en effet les 140 millions d’euros versés aux assistants parlementaires. Une somme qui représente 10% du budget du Parlement européen. Tout cela bien entendu payé par le contribuable.

Jean-Michel Bos