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Etudier à Merseburg : un campus de province

13 novembre 2010

Carré et pratique, le campus de Merseburg ne révèle pas son raffinement au premier coup d’œil. Pourtant, les immeubles de la Geusaer Straße renferment plus que ce qu’ils laissent paraître.

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Pendant les heures de cours, les jeunes parents peuvent confier leurs enfants à la garderie du campus.
Pendant les heures de cours, les jeunes parents peuvent confier leurs enfants à la garderie du campusImage : picture-alliance/ ZB

Une rumeur court à Merseburg, selon laquelle tous les habitants ne savent pas que la ville a une université. Effectivement, le campus est comme une petite capsule spatiale par rapport à un grand vaisseau mère. Tout près, mais pas dedans. Un faubourg avec une université, une ville dans la ville.

Si le campus passe inaperçu, c’est parce que son aspect extérieur donne l’impression d’un lotissement d’habitation normal, construit dans le style architectural typique de l’ex-Allemagne de l’Est. On imagine sans peine une population composée de familles, célibataires et retraités, mais certainement pas une université.

La chimie, fer de lance de Merseburg

La chimie, le fer de lance de la Fachhochschule de Merseburg
La chimie, le fer de lance de la Fachhochschule de MerseburgImage : AP

Derrière cette façade, l’université renferme bien plus qu’elle ne laisse paraître. La Fachhochschule (Institut universitaire spécialisé, FH) fonctionne selon le principe d’une université technique. Elle propose des formations de choix pour les futurs ingénieurs, surtout dans les filières dédiées à la chimie et aux techniques environnementales. Il faut dire que c’est un institut de tradition : à partir de 1954, les ingénieurs et le personnel scientifique et technique de l’ex-RDA ont tous été formés ici, dans l’ancienne « Technische Hochschule für Chemie » (Ecole technique supérieure de chimie).

Parmi les diplômés, nombreux sont ceux qui trouvent un emploi dans les usines chimiques de Buna et Leuna, situées à quelques kilomètres.

Même si l’institut a été refondé en 1992 sous le nom de FH Merseburg, la chimie reste son fer de lance. D’autres facultés ont néanmoins réussi à faire leur trou, consacrées à l’informatique et à la communication, aux sciences économiques ou encore au travail social, aux médias et à la culture. Cette dernière a connu un essor remarquable ces dernières années dans les domaines de la pédagogie des médias et de la culture, du management culturel ou encore de la communication interculturelle.

Efficacité et nouveaux créneaux

Finalement, on peut dire que l’étudiant nouvellement arrivé sur le campus de la petite ville en aura vite fait le tour, avec tous les avantages et les inconvénients que cela implique. Le choix des filières étant limité, les étudiants en lettres classiques et les orientalistes devront ainsi aller voir ailleurs. D’un autre côté, la FH a su se glisser dans des créneaux souvent négligés par la concurrence. Le master « Rédaction technique et communication scientifique » par exemple, répond à une demande insistante des entreprises qui réclament depuis plusieurs années des rédacteurs spécialisés. A Merseburg, ceux-ci reçoivent un enseignement pratique et rapide. Si vous avez déjà eu en main la notice d’un appareil photo chinois traduite dans une langue plus qu’approximative, vous comprendrez sans peine l’importance d’une telle filière.

D’une manière générale, Merseburg est une bonne alternative pour ceux qui savent exactement ce qu’ils veulent étudier et qui n’envisagent pas le campus comme un terrain de jeux. Pour être efficace, il est important de se concentrer sur le peu de matières proposées, mais cela en vaut la peine.

Le défilé costumé annuel organisé à l'occasion de la "Journée de la Saxe-Anhalt" est une attraction à Merseburg!
Le défilé costumé annuel organisé à l'occasion de la "Journée de la Saxe-Anhalt" est une attraction à Merseburg!Image : picture-alliance/ dpa

Un autre avantage est l’atmosphère quasi familiale du campus, qui est la plupart du temps à la fois lieu d’études et lieu de vie. Faute de vieux immeubles d’habitation, ce sont les résidences universitaires qui font office de WG (colocation). On peut y faire la fête sans problème, par exemple lors des Länderabende (soirées de pays) organisées par les étudiants étrangers qui se plongent toute une journée dans les couleurs et les traditions de leurs pays. Tout le monde profite de ces manifestations, la FH étant autant éloignée d’une université de masse que Merseburg d’une métropole.

Avec 3 000 étudiants, les rapports avec les enseignants se transforment rapidement en relations amicales, un avantage qui n’est pas non plus à négliger…

Auteur : Sven Näbrich
Edition : Naïma Guira