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Fermeture provisoire de 7 centrales nucléaires

15 mars 2011

En Allemagne, la catastrophe nucléaire au Japon a relancé le débat sur l’avenir de l’énergie atomique. L’opinion publique est inquiète.

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Volte-face politique pour la chancelière Angela MerkelImage : dapd

Les partis de l’opposition exigent une révision immédiate des normes de sécurité ainsi que la fermeture des plus vieilles centrales nucléaires du pays. Une exigence qui apparemment a fait réagir le gouvernement. Lundi, la chancelière Angela Merkel a décidé de suspendre l'accord prolongeant la durée de vie des centrales et déclaré un moratoire de trois mois. Et ce mardi, à Berlin, après une conférence avec les chefs de gouvernements régionaux sur le nucléaire, Angela Merkel a annoncé la fermeture temporaire de sept centrales.

AKW Biblis
La centrale nucléaire de Biblis, en HesseImage : picture alliance/dpa

Sur les 17 centrales allemandes, les sept qui ont été inaugurées avant 1980 seront fermées : « Face à la situation, nous procéderons au contrôle de toutes les centrales nucléaires, un contrôle des normes de sécurité. C’est ce dont nous sommes convenus au niveau fédéral et régional. C’est à dire que les centrales qui ont été mises en service avant 1980 seront fermées pour la durée du moratoire. »

Un enjeu électoral fort

Une fermeture immédiate, mais provisoire, pour trois mois, qui permettra de revoir d’ici le 15 juin les normes de sécurité en vigueur. La gravité de l’accident nucléaire au Japon, les inquiétudes de la population allemande, dont une majorité grandissante est opposée à l’énergie nucléaire, et aussi la perspective de six élections régionales en 2011, tout cela a conduit à la décision de fermer les sept plus vieilles centrales.

Jusqu’à ces derniers jours, pourtant, les membres de la coalition gouvernementale - conservateurs et libéraux - répétaient à l’envie que les centrales nucléaires allemandes seraient très sûres et répondraient à des normes de sécurité très sévères.

Mardi matin encore, la décision du moratoire annoncée par la chancelière a été dénoncée par le chef de l’opposition social-démocrate, Sigmar Gabriel, comme une manœuvre pour calmer l’opinion publique et ne pas perdre trop de voix lors des importantes élections régionales dans le Bade-Wurtemberg dans deux semaines. Le ministre-président sortant, Stefan Mappus, jusqu’ici ardent défenseur du nucléaire, a surpris en déclarant peu avant la rencontre de ce mardi à la Chancellerie :

Ministerpraesident Stefan Mappus
Le ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg, Stefan MappusImage : dapd

« Les centrales qui ne répondent pas aux normes de sécurité, seront fermées – pas dans sept ans, pas dans quinze ans, pas dans vingt ans, mais immédiatement ! »

La chancelière vient donc de confirmer cette annonce pour sept des 17 centrales allemandes, au profit du développement des énergies alternatives : « Nous voulons utiliser le temps du moratoire pour accélérer le changement d’orientation de la politique énergétique. Cela signifie que nous examinerons de très près les infrastructures et chercherons à accélérer l’introduction des énergies renouvelables. »

Neuf centrales resteront en activité au cours des trois prochains mois, puisque la centrale de Krümmel dans le Schleswig-Holstein, inaugurée en 1983, reste fermée depuis plusieurs mois déjà après une série de pannes.

Auteur : Philippe Pognan
Editeur : Fréjus Quénum