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Feu vert pour les élections

Sandrine Blanchard26 août 2005

Aujourd’hui, les journaux allemands reviennent sur la décision de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe d’autoriser la tenue d’élections anticipées en septembre. Pour de nombreux commentateurs de la presse, le jugement de Karlsruhe, adopté à 7 voix contre une, est une victoire pour Gerhard Schröder.

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Gerhard Schröder s'est vu confirmé dans son choix
Gerhard Schröder s'est vu confirmé dans son choixImage : DW-TV

„Que sa volonté soit faite“. C’est le titre de la tageszeitung, qui publie en Une une photo du chancelier, vu de dos, les bras et les pouces en l’air, en signe de victoire. Il est compréhensible, écrit la taz, que les deux députés plaignants soient déçus. Mais l’Allemagne ne prend pas pour autant le chemin d’une démocratie commandée par le chancelier. C’est en effet la première fois depuis 22 ans, rappelle la taz, qu’un chancelier recourt à cette manœuvre de la question de confiance au Bundestag. Et non seulement le hara-kiri de Gerhard Schröder, mais aussi la raclée électorale annoncée du SPD, risquent de ne pas vraiment inciter ses successeurs à la chancellerie à l’imiter.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung est d’un tout autre avis. Pour elle, l’Allemagne assiste à un affaiblissement du parlementarisme. Car, si cette tactique de Gerhard Schröder, validée par les juges constitutionnels, créé un précédent, désormais, la longueur du mandat du chancelier et des députés risque de dépendre non plus de la loi mais des rapports de force à l’assemblée. Même si, concède la FAZ, il n’est pas arrivé souvent que les juges de Karlsruhe aient l’occasion de faire tant plaisir, à la fois au gouvernement et à l’opposition. Sans oublier la majorité de la population qui se dit en faveur des élections, bien que de nombreux électeurs ne sachent pas encore pour qui ils vont voter.

Pour l’autre grand quotidien de Francfort, la Frankfurter Rundschau, la décision de la Cour ne change pas grand-chose au rôle prépondérant que joue le chancelier en Allemagne, depuis Konrad Adenauer, le premier chancelier de RFA, élu en 1949. Si ce n’est que ce poids politique de fait vient d’être institutionnalisé. Par ailleurs, le journal salue cette retenue toute nouvelle de Karlsruhe, qui a cette fois pris en considération la volonté des autres pouvoirs : le chancelier, le président et l’assemblée. Ainsi que la volonté populaire.

Le chancelier détermine les grandes lignes politiques, voilà ce qui est prévu par la constitution. Une assertion souvent commuée en « tout dépend du chancelier », écrit la Süddeutsche Zeitung, faisant elle aussi allusion à un slogan de Konrad Adenauer. Et le quotidien conclut que les partisans d’un état puissant, dont la force serait mesurée à celle du chancelier ont de quoi jubiler. Ceux qui, par contre, mesurent la force de l’État à la vitalité du parlement, ceux-là n’ont aucune raison de se réjouir.