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Fin de la trêve au Soudan du Sud

Éric Topona21 juillet 2014

Après seulement deux mois de trêve, les combats entre les rebelles de l’ancien vice-président Riek Machar et les forces gouvernementales ont repris de plus belle ce week-end.

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Soldats des SPLA-LO, le 17 juillet
Image : Reuters

L'enjeu est de contrôler la localité de Nasir, située dans le nord de la capitale Juba. Cette reprise des hostilités a été fermement condamnée par l'ONU, et viole le cessez-le feu signé en mai dernier à Addis Abeba entre les protagonistes.

Bataille pour le contrôle de zones stratégiques

Selon des informations relayées par la mission locale de l'Onu au Soudan, la Minuss, ce sont les rebelles fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar qui ont déclenché dimanche les hostilités.

Ces derniers affirment contrôler la ville de Nasir, dans l'État pétrolier du Haut Nil. Ce que démentent formellement les autorités de Juba. La ville de Nasir était jusqu'au 4 mai dernier le quartier général de la rébellion avant d'être reprise par les troupes loyalistes du président Salva Kiir.

Les belligérants ont signé un accord en mai à Addis Abeba, mais la trêve est de nouveau violée
Les belligérants ont signé un accord en mai à Addis Abeba, mais la trêve est de nouveau violéeImage : DW

Comment expliquer ce regain de violence, quand on sait que les belligérants sont liés par un accord de cessez-le feu signé en mai dernier à Addis Abeba ? Selon le Dr Jacky Mamou, spécialiste du Soudan du Sud, « chaque faction espère reprendre le contrôle de zones, notamment pétrolières » (écouter ci-dessous).

Rivalités politiques et ethniques

La guerre civile a commencé en décembre 2013 sur fond de rivalités politiques entre les différents clans du MPLA, le Mouvement populaire de libération du Soudan, au pouvoir. Mais en réalité, cette guerre a des connotations ethniques. Il s'agit d'un affrontement entre, d'un côté, les Dinkas, dont est issu le président Salva Kiir et de l'autre, les Nuers, l'ethnie du vice-président Riek Machar. Les Nuers estiment ne pas être associés à la gestion de la chose publique de leur pays.

Le dernier accord de paix, signé en mai dernier suite à de fortes pressions diplomatiques internationales a d'ailleurs pris en compte cette dimension, puisqu'il a sommé les deux rivaux, Salva Kiir et Riek Machar, de se partager le pouvoir pour éviter que le pays ne vive des massacres qui s'apparentent à un nettoyage ethnique.