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Finis les réfugiés ballotés dans l'UE ?

Anne-Julie Martin / A. Parmentier10 septembre 2009

La Cour constitutionnelle allemande a décidé de stopper l’expulsion d’un demandeur d’asile irakien vers la Grèce, où une première demande d’asile lui avait été refusée.

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C'est un fait nouveau donc : le réfugié a obtenu gain de cause et ne sera pas renvoyé dans son pays de départ, contrairement à la règle qui prévaut dans l'Union européenne.

Verfassungsgericht stoppt Lissabon Vertrag
Les juges de la Cour suprême fédéraleImage : AP

Beaucoup de demandes d'asile sont très vite expédiées en Allemagne, note la Süddeutsche Zeitung. Un coup d'œil dans l'ordinateur suffit : si le réfugié a déjà fait sa demande auprès d'un autre pays de l'Union européenne, on l'y renvoie. Mais, entre-temps, de nombreux exemples ont montré la façon scandaleuse dont Athènes agit avec les demandeurs d'asile. C'est pourquoi la décision de la Cour constitutionnelle de contrôler ces expulsions arbitraires est la bonne. Karlsruhe pourrait ainsi faire basculer un élément central de la politique d'asile allemande et européenne. L'Allemagne devrait alors accueillir davantage de réfugiés et les pays du sud du continent pourrait obtenir ce qu'ils réclament depuis longtemps : davantage de solidarité au sein de l'Europe.

Le principe en vigueur est de refuser une demande d'asile, si la personne arrive d'un pays de l'Union européenne ou d'un pays considéré comme sûr, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais apparemment cela n'est pas complètement garanti actuellement en Grèce, d'autant que ce n'est pas la première fois qu'un tribunal allemand doit traiter d'une affaire d'expulsion ou d'extradition avec la péninsule. Cette décision soumet le prétendu espace de liberté, de sécurité et de droit à une nouvelle épreuve.

Wahlplakat gegen Bundeswehreinsatz in Afghanistan
"Sortons de l'Afghanistan" : affiche de campagne de Die LinkeImage : picture-alliance/ dpa

Les quotidiens se penchent également sur les derniers sondages pour les législatives allemandes qui approchent à grands pas. Des sondages où la coalition noire-jaune, chrétiens démocrates et libéraux, n'atteint plus le chiffre magique des 50%, fait remarquer la Rheinische Post. Et dans le même temps, le parti d'extrême gauche se renforce. Die Linke a exploité le thème populiste de l'Afghanistan. La chancelière, elle, relève ce défi et n'est pas prête à écarter ce sujet sensible. Et c'est la bonne stratégie, selon le journal.

La CDU et le FDP ont choisi une campagne dépouillée, sans polarisation ni attaques. Mais ils semblent avoir mal visé, estime au contraire die Welt. En ces temps difficiles, les citoyens attendent plus que des manifestations paternalistes, « pas de problème, nous allons faire ce qu'il faut ». Ils veulent qu'on se querelle ouvertement, bruyamment et passionnément sur les grandes questions de l'avenir. Ce pour quoi les partis chrétiens démocrates et les libéraux, il faut le dire, n'ont pas de talent inné.