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Flou autour de la réponse iranienne sur le nucléaire

Anne Le Touzé5 août 2008

On l'attendait pour aujourd'hui, elle est arrivée... ou pas : selon la presse iranienne, la réponse écrite de l'Iran à l'offre des Six sur le nucléaire a été remise à l'UE. Mais à Bruxelles, on n'a encore rien reçu.

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Mahmoud Ahmadinejad l'a répété à son homologue syrien Bachar al-Assad ce week-end: l'Iran ne cèdera pas d'un pouce sur le nucléaire.Image : AP

D'abord, la réponse n'est même pas encore arrivée sur le bureau du chef de la diplomatie européenne, Javier Solana. Un délai qui peut s'expliquer par le cheminement compliqué du courrier dans les instances européennes. Deuxième problème : à peine la nouvelle avait-elle été diffusée par l'agence iranienne que tombait déjà le premier démenti : une source - anonyme - du Conseil suprême iranien a révélé que le document remis à l'Union européenne n'était pas la réponse de Téhéran à l'offre des Six, mais un "message". Un peu plus tard, autre déclaration, autre version : cette fois elle vient du principal négociateur iranien, Saïd Jalili. Il affirme que "l'idée d'un gel des activités d'enrichissement d'uranium ne figure pas dans la réponse" remise à Javier Solana. On peut donc en déduire prudemment que le document déposé est bien la réponse de Téhéran à l'offre de coopération des grandes puissances, et que celle-ci a été rejetée, tout simplement.

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Saïd Jalili, principal négociateur iranien sur le nucléaire, à Genève le 19 juillet.Image : AP

Or tous les espoirs d'une résolution diplomatique de la crise étaient placés dans cette offre, formulée le 19 juillet à Genève, lors d'une réunion entre le négociateur iranien et ceux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne. Pour la première fois, les Etats-Unis avaient dépéché un représentant et l'ambiance constructive avait été saluée de part et d'autre. A l'issue de la rencontre, les Six ont donné deux semaines à Téhéran pour répondre à cette offre qui comprenait une condition préalable essentielle : le gel de l'enrichissement d'uranium par l'Iran en échange du gel des sanctions internationales. La réponse était attendue ce week-end mais le silence de Téhéran, entrecoupé d'une déclaration de Mahmoud Ahmadinejad, qui a affirmé dimanche que son pays ne cèderait pas d'un pouce sur le nucléaire, laissait déjà présager de la suite des événements. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne n'ont d'ailleurs pas attendu longtemps pour réclamer de nouvelles sanctions.

Après l'échec d'un entretien téléphonique, hier, entre Javier Solana et Saïd Jalili, et la non-réponse de Téhéran ce matin, il est probable que les Six mettent en branle un nouveau train de sanctions, le quatrième depuis le début de la crise. Une fois encore, on peut s'attendre à ce que les sanctions soient approuvées par le Conseil de sécurité de l'Onu malgré les réticences de la Chine et de la Russie.