Frank Walter Steinmeier, le futur président allemand.

"L’homme qu’il faut en des temps agités", estime le quotidien Rheinische Post. "Frank Walter Steinmeier est populaire, il sait parfaitement se mouvoir sur le parquet international et il sait équilibrer et conduire des débats. Il l'a montré, entre autres, lors de l’accord sur le dossier nucléaire avec l’Iran. Il a la stature nécessaire et ne doit pas craindre la comparaison avec son excellent prédécesseur Joachim Gauck…" conclut le journal de Düsseldorf.

La taz, die taz, ne partage pas cet avis et sous le titre: "Il n’est pas l’homme qu’il faut“, explique : "Certes Frank Walter Steinmeier est un homme calme, avisé et qui sait écouter. Il n’est pas dogmatique. Personne ne représente davantage la stabilité que ce fonctionnaire démocrate. Tout cela en fait, à priori, le candidat du consensus pour le poste de président. Mais c’est justement parce que sa personne est si étroitement liée à la continuité que Steinmeier n’est pas la personne qui convient à ce poste. A une époque où tous les efforts doivent être concentrés à combattre les divisions de la société et les tendances autoritaristes, l’actuel chef de la diplomatie signalise: on continue tout comme auparavant. Or, à un moment où une grande partie de la population ne se sent plus représentée par la classe politique, choisir un politicien de métier ne peut que renforcer et enflammer les discours populistes!", conclut le journal de Berlin.  

Un autre grand quotidien se montre lui aussi sceptique, la Frankfurter Rundschau. "À la présidence, la force d’intégration de Frank Walter Steinmeier doit dépasser de loin le niveau nécessaire pour la diplomatie internationale. Ce dont l’Allemagne a besoin, poursuit l’éditorialiste, c’est d’un "Anti-Trump démocratique". Un chef d’Etat qui parle aussi le langage des déçus et laissés-pour-compte, sans le populisme d’un Donald Trump; un président qui se voudrait l’avocat des attentes de la société, même contre le consensus du monde politique établi. C’est ce que doit devenir Frank Walter Steinmeier. Le pourra-t-il ? Cela reste à voir !", conclut le journal de Francfort.