1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Fuites en avant...

2 septembre 2011

La presse allemande d'aujourd'hui revient sur le bug informatique chez Wikileaks, mais s'intéresse surtout à la Conférence sur la Libye, organisée conjointement hier à Paris par la France et la Grande-Bretagne.

https://p.dw.com/p/12S55
L'enfer est pavé de bonnes intentions, dit le dicton.Image : picture-alliance/dpa

Que le président français et le Premier ministre anglais cherchent les compliments pour leur contribution à la chute du colonel Kadhafi, c'est compréhensible, estime la Südeutsche Zeitung. Mais le triomphe ne doit pas faire oublier les risques que recèle cette transition du pouvoir. Nicolas Sarkozy devrait tendre la main à Angela Merkel. Paris a besoin de Berlin et réciproquement, au Proche-Orient comme dans la crise de l'euro.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève que cette conférence de Paris entérine de fait la reconnaissance internationale du nouveau pouvoir à Tripoli avec qui le Kremlin aussi veut faire des affaires. Si la Chine se montre encore réservée, l'Afrique du Sud a pratiqué la politique de la chaise vide pour marquer sa désapprobation. Pour Pretoria, l'interprétation généreuse de la résolution s'est transformé en permis d'assister militairement le renversement du régime.

Libyen Paris Konferenz Frankreich
Nicolas Sarkozy et David Cameron se décernent mutuellement un satisfecitImage : dapd

La confiance, ça se mérite

Die Welt se penche sur un autre renversement : celui du fondateur de Wikileaks, la plate-forme Internet qui s'était donné pour mission de rendre le monde plus transparent - et donc meilleur - en publiant des documents secrets. Pour le quotidien, le bogue avoué hier dans la sécurisation des données et qui révèle l'identité de certaines sources ôte tout crédit au site de Julian Assange. De par cette grave négligence, non seulement il trahit la confiance accordée par ceux qui lui confiaient ces documents, mais il met en outre leur vie en danger. Le principe de Wikileaks qui reposait justement sur cette confiance a été détruit par son créateur.
Même analyse pour la Frankfurter Rundschau. Cette négligence représente un danger mortel pour les acteurs politiques vivant dans des régimes totalitaires. Indiscrétions et luttes intestines ridiculisent les stratèges du Net qui entourent Julien Assange. En jouant de manière aussi démonstrative avec le feu, Wikileaks démontre qu'elle n'est pas à la hauteur en matière de protection informatique.
Y a des fuites ! titre la Tageszeitung. Wikileaks, la fuite organisée d'informations sur Internet, perd tout contrôle sur l'outil qui devait permettre justement de mieux contrôler les puissants de ce monde. Depuis la nuit des temps, on sait qu'une indiscrétion est très vite arrivée. Le problème avec l'Internet, c'est que ces indiscrétions connaissent immédiatement une diffusion mondiale. Doit-on alors renoncer à ces « fuites », s'interroge le quotidien de Berlin qui conclut : « Non, mais il faut prendre conscience que même la technique la plus pointue recèle des risques ordinaires. »

Dossier Bild 2 Wikileaks
Si ses sources ne sont plus protégées, Wikileaks perd toute raison d'êtreImage : dpa

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand