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Générosité en panne pour les réfugiés syriens

Bernd Gräßler, Elisabeth Cadot21 août 2012

L'aide privée allemande pour les victimes du tremblement de terre en Haïti s'est élevée à environ 17 millions d'euros. Mais pour les réfugiés syriens, les ONG ont seulement collecté quelque 260.000 euros.

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Des dizaines de milliers de Syriens quittent leur pays quotidiennement pour fuir les combats et les bombes
Des dizaines de milliers de Syriens quittent leur pays quotidiennement pour fuir les combats et les bombesImage : PHIL MOORE/AFP/GettyImages

Chaos et brutalité entre les parties prenantes au conflit en Syrie... Ces images que diffusent les télévisions sont sans doute dissuasives pour les donneurs privés, estiment des ONG caritatives comme Care. Sauf que si l'on ne débloque pas de fonds supplémentaires, c'est une "catastrophe humanitaire" qui menace. C'est en tous cas l'avis de Thomas Schwarz, de l'organisation Care.

Mais les donneurs privés ne sont pas les seuls concernés. Pour le directeur de la communication de l'ONG, l'aide publique n'est pas suffisante : « Le ministre du Développement Dirk Niebel était il y a une semaine dans un camp de réfugiés en Jordanie. Il a amené quelque 10 millions d'euros, dont 8,5 seulement pour l'approvisionnement en eau. Pas uniquement pour les réfugiés, mais aussi pour les populations alentour. C'est bien. Mais cela ne suffit absolument pas... »Flux continu de réfugiés

La situation des réfugiés en Jordanie est critique. Le pays a besoin d'aide financière extérieure
La situation des réfugiés en Jordanie est critique. Le pays a besoin d'aide financière extérieureImage : Doris Bulau

La Jordanie est en effet un des pays aux plus faibles ressources hydriques au monde et son infrastructure est surchargée par l'arrivée de près de 150.000 réfugiés. Certes, estime Thomas Schwarz, qui s'est rendu dans la plaine de la Bekaa à la frontière avec le Liban et dans la ville de Sidon, la situation humanitaire des centaines de milliers de réfugiés n'est pas comparable avec la misère des fugitifs de la famine au Tchad ou au Soudan. Mais le flux grossissant et ininterrompu de réfugiés amène le pays à ses limites et des tensions se font déjà sentir, y compris parmi les réfugiés eux-mêmes.

Thomas Schwarz est sévère avec le manque d'aide : « Je ne comprends pas pourquoi les gouvernements des pays riches sont toujours, d'après moi, réticents à mettre des moyens financiers à disposition. Aider maintenant, c'est faire de la prévention de crise et de conflit. »

Sur un point, le ministre Dirk Niebel et le porte-parole de l'ONG Care sont d'accord : pour l'instant, l'Allemagne n'a pas besoin d'accueillir des réfugiés syriens. Mais cela pourrait devenir d'actualité.