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Gauche-droite : le retour?

16 septembre 2010

Les éditorialistes commentent le débat animé qui a eu lieu hier entre la chancelière conservatrice Angela Merkel et le chef du parti social-démocrate Sigmar Gabriel. La mesure Hartz IV fait également la une des journaux.

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Angela Merkel a tenu un discours hier au BundestagImage : picture alliance/dpa

« Orgueil dans les camps politiques » titre la Frankfurter Rundschau. Le vif débat entre Angela Merkel et Sigmar Gabriel hier a montré que les partis reviennent au schéma classique des deux camps. Avec d'un côté, les noirs-jaunes pour la coalition entre conservateurs et libéraux, et de l'autre les rouges-verts pour l'alliance entre sociaux-démocrates et écologistes. Pourtant, rappelle la Frankfurter Rundschau, les temps ont changé. Les petits partis tel le parti libéral, le parti d'extrême-gauche ou celui des Verts sont désormais des grands. A l'inverse, les deux partis populaires ont perdu du terrain. Aujourd'hui, tout est possible dans le domaine des coalitions avec cette constellation à cinq.

Deutschland Bundestag Generalaussprache Sigmar Gabriel SPD
L'opposant social-démocrate Sigmar GabrielImage : AP

Pas si vite, rétorque die tageszeitung. La décision prise par Angela Merkel de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires a en effet enterré toute future coalition entre les conservateurs et les écologistes, une alliance dite noire-verte. Avec le gouvernement actuel, ce sont les pauvres qui paient la dette étatique et les géants de l'industrie énergétique qui sont favorisés, dénonce le quotidien. Dès lors, une seule solution : revenir aux deux camps politiques classiques – droite et gauche. La balle est désormais dans le camp du parti social-démocrate, des Verts et du parti d'extrême-gauche. A eux de proposer une alternative plus sociale, plus écologique et plus distancée des géants industriels. Die tageszeitung conclut : seule une telle alternative pourrait réveiller la démocratie allemande.


Jahresrückblick - Hartz IV Baustelle
Le mot "Hartz IV" est entré dans le vocabulaire allemandImage : dpa

A la une des journaux également : l'annonce faite par la ministre du Travail, Ursula von der Leyen, qui souhaite modifier le nom de la mesure Hartz IV. Cette loi controversée avait été adoptée par le gouvernement de gauche de Gerhard Schöder. Depuis, le nom Hartz IV est associé par les Allemands aux réductions des prestations versées aux chômeurs de longue durée qui refuseraient d'accepter des emplois en dessous de leur qualification. La Frankfurter Allgemeine Zeitung se félicite de l'initiative prise par la Ministre du travail, car il faut effacer l'étiquette malheureuse de Hartz IV trop souvent associé à la pauvreté et à la misère. Mais die tageszeitung n'y voit qu'une démonstration verbale du gouvernement. Car rien ne sert de changer le nom de la mesure, si le contenu reste le même. Hartz IV est certes synonyme de discrimination pour leurs prestataires, mais il en sera de même avec le nouveau nom : « indemnité minimum». Avec cette initiative, la Ministre ne veut que masquer qu'une partie de la société allemande est marginalisée.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Sylvie Ernoult