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Gouvernements technocrates en Europe

14 novembre 2011

Les chefs de gouvernement européens tombent les uns après les autres. En Grèce, George Papandreou cède la place au banquier Lucas Papademos. En Italie, l'ex-commissaire européen Mario Monti succède à Silvio Berlusconi.

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epa02998547 Designated Greek Prime Minister Loukas Papapdemos (C) exits the presidential mansion after a political leaders council, in Athens, Greece, 10 November 2011. Greece_s new interim coalition government will be sworn in on 11 November and former European Central Bank vice president Lucas Papademos will be the country's new prime minister, according to a statement from the president's office. EPA/SIMELA PANTZARTZI +++(c) dpa - Bildfunk+++
Le nouveau Premier ministre grec, Lucas Papademos, ex-banquier central, affronte une tâche herculéenneImage : picture alliance/dpa

Ces personnages, s'ils inspirent la confiance, n'ont pas de véritable légitimité démocratique. Leur marge de maonoeuvre est réduite. Pour Lucas Papademos, il reste peu de temps: il doit mettre en place le plan de désendettement du pays élaboré fin octobre par les pays de la zone euro et présenter au Parlement le nouveau budget 2012. L'urgence est de convaincre les créanciers et l'Union européenne de la volonté de reforme de la Grèce. Il s'agit d'obtenir le déblocage d'ici le 15 décembre de la prochaine tranche de 8 milliards d'euros du plan de sauvetage. Sans cet apport d'argent frais, la Grèce sera dans l'incapacité de payer ses retraites et ses fonctionnaires. Le ministre des Finances, Evangélos Venizélos, espère une décision positive d'ici dès jeudi. Mais le plus difficile, sans doute, sera la négociation sur la mise en application du deuxième plan d'aide. Le ministère grec des Finances évoque une somme de 80 milliards d'euros à débloquer d'ici fin février. Il faut donc que ce gouvernement de coalition - avec entre autres un parti d'extrême-droite - mette en œuvre dans l'urgence des mesures d'austérité draconiennes dans un pays enfoncé dans la récession : des élections anticipées sont prévues pour le 18 février.

epa03002611 Italian economist and politician Mario Monti speaks to reporters following talks with Italian President Giorgio Napolitano at the Quirinale palace in Rome, Italy, 13 November 2011. Reports state on 13 November 2011 that former European Union commissioner, Mario Monti, received a mandate to form a new Italian government to replace the outgoing government of Prime Minister Silvio Berlusconi, officials said. EPA/CLAUDIO ONORATI
Il est le nouveau visage du gouvernement italien: le très sérieux professeur d'économie Mario Monti doit faire rimer austérité et croissanceImage : picture alliance/dpa

La fin du Cavaliere

L'Italie est a priori dans une meilleure situation que la Grèce, car elle a un très fort potentiel industriel. Elle est la quatrième puissance industrielle européenne. Mais le « Cavaliere » Silvio Berlusconi, n'a pas fait les réformes nécessaires. Et le pays est aujourd'hui étranglé par une dette gigantesque de quelque 1900 milliards d'euros, soit 120% de son produit intérieur brut. L'Italie est désormais placée sous surveillance du Fonds monétaire international, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne. Devant l'urgence de la situation, c'est le président de la République lui-même, Giorgio Napolitano, qui a annoncé mardi la démission de Silvio Berlusconi. Quant au Parlement italien, il a adopté en un temps record les mesures préconisées par l'UE. Les marchés ont repris confiance après la nomination de Mario Monti, professeur d'économie et ancien commissaire européen, comme chef du gouvernement. Ce dernier doit mettre sur pied d'ici 48 heures un cabinet de technocrates avec néanmoins une trentaine de secrétaires d'Etat « politiques » pour obtenir un soutien au Parlement. Car ce sera bien la fragilité de ce gouvernement qui doit combiner austérité et relance de la croissance. Le parti de Berlusconi, le PDL, reste en effet la principale formation de la Chambre basse. Et le Cavaliere a averti qu'il pourrait « retirer son soutien à tout moment ».

Auteur : Elisabeth Cadot (avec AFP)
Edition : Aurélie Jouygnet, Anne Le Touzé