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Grève des pilotes de la Lufthansa

Brüssel de Laskay /Ph.Pognan22 février 2010

Depuis ce matin, le plus important mouvement de grève de l’histoire de la compagnie aérienne allemande cloue des dizaines d’appareils au sol, le chaos règne dans les aéroports allemands

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Sous l'emblème de la Lufthansa, un badge du syndicat Cockpit sur la veste d'un pilote: "Nous sommes en grève!"Image : AP

4.000 des 4.500 pilotes de la Lufthansa, affiliés au syndicat "Cockpit" font la grève. Une grève qui touche aussi les filiales Germanwings et Lufthansa Cargo. Déjà plusieurs centaines de vols ont été annulés. Le mouvement de grève doit durer quatre jours.

A Francfort sur le Main, une passagère en provenance de la côte ouest des Etats-Unis et qui devait rentrer à Berlin avec la Lufthansa ne cache pas sa colère: "C’est exagéré. J’ai un vol de plus de 12 heures derrière moi et maintenant j’ai encore 5 heures de train pour rentrer chez moi à Berlin."

La grève des pilotes avait été annoncée la semaine dernière déjà. La plupart des voyageurs étaient donc informés, malgré tout cet arrêt de travail chamboule de nombreux déplacements prévus, cause pour beaucoup un manque à gagner ou des heures perdues. Mais la Lufthansa elle-même, la plus grande compagnie aérienne allemande va perdre jusqu’à 25 millions d’euros par jour, sans compter que sa renommée en souffrira. Une grève aussi "dommageable à l'économie allemande dans son ensemble", selon le vice président du groupe chrétien-démocrate au Bundestag, Michael Fuchs :

NO FLASH Deutschland Verkehr Lufthansa Streik ab Montag
Appareils de la Lufthansa immobilisés à l'aéroport de Francfort sur le MainImage : AP

"L’économie allemande connait une légère reprise et chaque mouvement de grève peut freiner ou affaiblir cette reprise. Car ce ne sont pas seulement les vols de passagers qui sont concernés à la Lufthansa mais aussi le frêt. Or, si nos marchandises ne parviennent assez rapidement à l’étranger ou que du frêt ne rentre pas en Allemagne dans les délais, alors là nous avons de sérieux problèmes dont notre économie n’a vraiment pas besoin actuellement! Je ne comprend pas que des pilotes, qui gagnent au moins 6.000 euros et pour beaucoup même 10.000 euros par mois, réclament 6,4% d’augmentation. Je trouve cela tout à fait exagéré!"

Ce que Michael Fuchs ne dit pas toutefois, c'est que tous les pilotes du groupe ne gagnent pas autant les uns que les autres. Les pilotes sont donc inquiets et revendiquent la garantie de leur emploi. Le syndicat „Cockpit" exige que tous les pilotes du groupe, y compris ceux de ses filiales à l'étranger, bénéficient des mêmes conditions salariales, ce que la Lufthansa rejette. Ce week -end la direction de la Lufthansa a bien essayé d’éviter la grève, même si un entretien officiel du patronat avec le syndicat des pilotes „Cockpit" n’a pas eu lieu. Mais après l’intervention du ministre allemand des Transports Peter Ramsauer, représentants du patronat et du syndicat ont bien eu un échange téléphonique, mais il est resté sans résultats. Le vice - président du syndicat Cockpit, Alexander Gerhard-Madjidi: "Naturellement nous sommes toujours déterminés à poursuivre cette grève avec toute la fermeté nécessaire. Toutefois, ce n’est pas notre intérêt de causer des dommages à Lufthansa en tant qu’entreprise. Depuis le début nous disons que nous sommes prêt à dialoguer pour parvenir à des solutions négociées, mais pour dialoguer, il faut être deux!"

Anzeigentafel der Lufthansa während des Streiks
Vols annulésImage : AP

La Lufthansa assure normalement environ 1.800 vols par jour -dont 160 vols intercontinentaux. La pression de l’opinion publique pour que syndicat et patronat s’assoient à la table des négociations va certainement augmenter au fur et à mesure que les heures passent. Reste à voir qui emportera ce bras de fer.