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Grandeur et décadence...

Christophe Lascombes27 août 2009

Aujourd'hui, la presse allemande se penche sur le plus grand rôle accordé au parlement allemand dans la politique européenne, sur le repas offert au premier banquier d'Allemagne et sur la disparition de Ted Kennedy.

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Désormais, le Parlement allemand aura plus son mot à dire en matière de politique européenne...Image : AP

Pourquoi un compromis national accepté à Bruxelles serait-il raisonnable et une décision majoritaire prise par un parlement national ne le serait-elle pas ? s'interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le plus curieux dans cette avalanche de félicitations sur les nouveaux pouvoirs accordés au Bundestag est plutôt que ces droits étaient considérés comme une invention diabolique avant l'arrêt de la Cour Constitutionnelle.

Karlsruhe Urteil zu AWACS Flügen über Türkei 2003
Le Tribunal Constitutionnel allemand de Carlsruhe a jugé que le Parlement allemand devait être consulté plus largement dans le cadre de la politique européenne.Image : picture-alliance/ dpa

Face aux congratulations, la Süddeutsche Zeitung délivre une douche froide. Il n'est pas possible qu'il existe deux versions du Traité de Lisbonne en Allemagne : l'une qui soit conforme aux prescriptions du Tribunal Constitutionnel de Carlsruhe qui exige une plus grande participation du Parlement allemand, et l'autre qui soit valable à Bruxelles, indépendamment de ces dites prescriptions. Une telle contradiction, une telle partition du traité ne peut être vraiment évitée que si on le ratifie sous réserves, à savoir, conformement aux spécifications du Tribunal de Carlsruhe. C'est la seule procédure qui vaille. Le quotidien de Munich revient également comme d'autres confrères sur ce que Saint Simon, le chroniqueur de la cour de Louis XIV, aurait appelé « l'Affaire du dîner ». Angela Merkel remet les choses au point en contredisant la version de Josef Ackermann. Il ne s'agissait pas d'un dîner d'anniversaire. Devant la Commission budgétaire du parlement allemand, le Ministre à la Chancellerie a même dénié tout caractère festif à cette rencontre de travail pour laquelle, il le souligne expressément, monsieur Ackermann n'avait ni choisi, ni invité les participants, comme certains le suggéraient.

Deutschland Deutsche Bank Josef Ackermann und Angela Merkel
« L'Affaire du dîner » n'existe pas, affirme Angela Merkel. Ce repas était une simple réunion de travail.Image : AP

Cette affaire fait dire à die Welt : on reproche toujours aux hommes politiques de rester dans leur tour d'ivoire politicienne et de perdre le contact avec la réalité. Dans ce sens, l'on ne peut que féliciter la chancelière d'avoir organisé ce dîner pour voir plus loin que le bout de son agenda politique. Et la présence d'invités d'envergure venus de divers horizons n'y change rien. Surtout si la chancelière utilise une ligne budgétaire dédiée à ce genre d'événements. Le quotidien, comme d'autres confrères parle aussi du décès d'Edward Kennedy qui sonne la fin d'une grande carrière pourtant inachevée, comme le dit l'encadré en première page.

Edward Kennedy
Edward Kennedy, sénateur du Massachussets, était le dernier représentant politique de la famille Kennedy.Image : AP

C'est la fin d'une époque, pour la Tageszeitung de Berlin. Teddy est mort, Camelot est tombé. Ce grand seigneur du camp démocrate était le dernier rejeton d'une dynastie politique qui a su plus qu'aucune autre reprendre dans son discours politique les grands mythes fondateurs de l'Amérique. Camelot, le légendaire château de la saga du Roi Arthur, était le surnom donné à la famille de John F. Kennedy. Camelot est tombé, mais Ted Kennedy avait déjà transmis le flambeau, lors de la nomination de Barack Obama en 2008, en disant : l'espoir renaît, et le rêve continue.