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Guerre des chiffres en RDC

4 décembre 2011

Chaque camp revendique la victoire des élections avant la publication des résultats provisoires attendus le 6 décembre. Pour apaiser les tensions, la CENI livre des chiffres au compte-goutte.

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Supporters of oppositions candidate Etienne Tshisekedi parade what they claim are badly printed photocopies of election ballots they say they found in the Bandal commune in Kinshasa, Democratic Republic of Congo, Monday Nov. 28, 2011. Polls opened in Congo's capital as the government of this nation pummeled by war vowed to go ahead with its much-anticipated presidential and parliamentary election despite massive logistical challenges. As day broke on Monday, a trickle gathered outside polling stations as residents waited to take part in a presidential and legislative election that could further consolidate the country's peace, or else drag it back into conflict. (Foto:Jerome Delay/AP/dapd)
La tension est à son comble en RDCImage : dapd

Face à la gravité de la situation, la Commission électorale a décidé de livrer des résultats partiels au fur et à mesure. Le silence des instances habilitées à les publier a laissé place à une véritable confusion en RDC. Tout juste après les opérations de vote, les états-majors des différents partis politiques ont commencé à diffuser leurs propres résultats concernant surtout la présidentielle. L'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, l'UDPS du principal opposant Etienne Tshisekedi, a ainsi revendiqué la victoire de son candidat jeudi. Mieux, l'UDPS affirme se concentrer désormais sur la passation du pouvoir et la réconciliation des Congolais. Peu avant, dans la même journée du jeudi, le secrétaire général du Parti du Peuple pour la reconstruction et la Démocratie, le PPRD au pouvoir, condamnait la diffusion de chiffres non officiels. Pourtant, des rumeurs créditaient le candidat du parti au pouvoir, Joseph Kabila, d'une avance sensible sur ses autres concurrents pour la présidentielle.

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Premiers résultats

Cette guerre de communiqués et de chiffres engendre un climat de psychose qui remonte à la Commission électorale. Pour calmer la tension, la CENI a procédé dès vendredi à la publication de quelques résultats comme l'explique Matthieu Mpita le rapporteur de la Commission : "On a d'abord donné 15% des résultats sur l'ensemble du territoire national, province par province, candidat par candidat. C'est juste un tableau parce que nous voulons gérer cette histoire avec beaucoup de prudence. Nous avons projeté ces 10 à 15% pour couper court aux rumeurs."

Entre temps, la Ceni a publié d'autres résultats samedi 3 décembre. Sur la base du dépouillement de 33% des 64 000 bureaux de vote, le président Joseph Kabila arriverait en tête (52%) devant l'opposant Etienne Tshisekedi (34%). Ces résultats partiels ne prennent en compte que 3% des bureaux de Kinshasa, la capitale, généralement acquise à l'opposition.

L'Union pour la démocratie et le progrès social, le parti de Tshisekedi, y voit une provocation de la Ceni. Le leader de l'UDPS a de son côté mis en garde le pouvoir de respecter la volonté du peuple congolais. Dans un communiqué conjoint, les principales formations de l'opposition invoquent des irrégularités et appellent à une médiation africaine pour éviter de nouvelles violences.

epa03016707 A photo made available 27 November 2011 shows an injured supporter of the Union for Democracy and Social Progress (UDPS) being carried away by colleagues after clashes with police and army forces in Kinshasa, Democratic Republic of Congo 26 November 2011. The supporters were waiting for the main opposition leader, Etienne Tshisekedi, who was not allowed to hold a rally in town. Presidential and parliamentary elections will be held in on 28 November 2011. EPA/Yannick Tylle +++(c) dpa - Bildfunk+++
Les élections ont été émaillées de violenceImage : picture-alliance/dpa

Violences électorales

La campagne électorale et le double scrutin qui l'a suivi ont été en effet particulièrement violents. L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a publié vendredi une déclaration dénonçant la mort de 18 civils entre le 26 et le 28 novembre dernier. La plupart de ces personnes ont été tuées "par des soldats de la Garde républicaine" précise Annecke Van Wundenberg spécialiste de la RDC pour Human Rights Watch. Le gouvernement congolais a saisi la justice militaire pour qu'elle ouvre une enquête à la suite de ces accusations. Les résultats définitifs devront être publiés le 17 décembre par la Cour suprême.

Auteurs : Fréjus Quenum, Cécile Leclerc
Edition : Moulay Abdel Aziz