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Honneur et droit...

Christophe Lascombes24 mai 2013

La presse allemande d'aujourd'hui revient sur le discours de Barack Obama et son intention de limiter l'utilisation de drones et de fermer le camp de Guantanamo, et sur les 150 ans du SPD, le parti social-démocrate.

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Barack Obama promet plus de transparence dans la lutte de son pays contre le terrorrisme
Barack Obama promet plus de transparence dans la lutte de son pays contre le terrorrismeImage : Reuters

Le grand adversaire des sociaux-démocrates, ce ne sont pas les autres partis politiques, ce sont l'indifférence, le fatalisme et le sentiment d'impuissance des électeurs, lance la Frankfurter Allgemeine Zeitung, citant un extrait du discours de Sigmar Gabriel, le patron du SPD. Ce n'est pas la première fois qu'il dit cela, mais hier, cette déclaration sonnait plus dramatique et plus sincère encore que lors des différents congrès du parti. Dans la perspective de l'histoire récente du pays et de la dictature nazie, il était important de souligner la tradition démocratique de l'Allemagne et du caractère indispensable des partis politiques, le SPD en tête bien sûr.

Die Welt est plus critique et s'interroge : pourquoi le parti social-démocrate mérite-t-il autant de compliments. Pourquoi faire autant de révérences envers les icônes du parti, Willy Brandt en tête, et passer sous silence le fait que le SPD envisage, après les prochaines élections législatives, d'augmenter les impôts, de renforcer l'appareil étatique et de réinventer une autre république ?

SPD 150 Jahre Festakt in Leipzig 23.05.2013
Le parti social-démocrate allemand accompagne l'histoire de l'Allemagne depuis 150 ansImage : picture-alliance/dpa

Le quotidien conservateur revient aussi dans ses colonnes sur le discours de Barack Obama et sur son intention de limiter l'utilisation des drones et de fermer le camp de Guantanamo.

Ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung : les Américains ont aussi élu Barack Obama pour mettre fin à l'obsession du secret pour tout ce qui touche à la défense du pays et son cortège d'emprisonnement arbitraires, de torture, voire d'assassinat ciblés de citoyens américains. Le président promet maintenant des règles claires et plus de transparence. Désormais, les citoyens et le Parlement sauront un peu mieux pourquoi leur pays tue et quand. Barack Obama fait entrer un peu de soleil dans les catacombes de la lutte contre le terrorisme. Mais elles en auraient besoin de beaucoup plus.

Symbolbild Guantanamo Hungerstreik USA Kuba Gefängnis
Il en va de la crédibilité de l'Amérique de fermer enfin ce lieu de non-droit qu'est le camp de GuantanamoImage : AFP/Getty Images

Tuer moins de civils, c'est très bien, lance die tageszeitung. Cependant, l'Amérique ne renonce pas pour autant à son ambition d'intervenir militairement et sans risques partout dans le monde où Washington soupçonne une menace. Pour le camp de Guantanamo par contre, il était plus que temps de mettre fin à la détention arbitraire de personnes contre lesquelles n'existe aucun chef d'accusation officiel. Il n'en reste pas moins que, dans l'ensemble, le président américain donne l'impression de ne tenir qu'à retardement les promesses pour lesquelles il a été élu, conclut le quotidien de Berlin.