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Horst Köhler critiqué

Christophe LASCOMBES14 décembre 2006

A la mi-mandat, Horst Köhler, Président de la République fédérale d’Allemagne, subit de vives critiques de la part de la CDU/CSU et du SPD pour avoir refusé à plusieurs reprises de signer des lois décidées par la grande coalition d’Angela Merkel. Des reproches d’ailleurs si virulents que la chancelière a appelé à la modération. L’occasion pour la presse allemande de ce matin d’analyser de nouveau ce président « rebelle ».

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Le Président de la République fédérale d'Allemagne joue son rôle avec un engagement trop marqué aux yeux de certains parlementaires.
Le Président de la République fédérale d'Allemagne joue son rôle avec un engagement trop marqué aux yeux de certains parlementaires.Image : AP

Dans son portait, intitulé « L’imprévisible », die Welt relève que si l’on accepte du Président de la République qu’il parle clair, l'on attend qu'il ne s'engage pas sur le terrain politique. Mais Horst Köhler ne respecte pas cette loi immanente bien que non écrite. C’est ainsi que ce « non-politique » à l’origine risque de devenir le plus politique des présidents allemands. A lui seul, il forme un contre-pouvoir face à la grande majorité de ceux qui estiment que l’élan réformiste doit être encore freiné et que la liberté en Allemagne doit céder le pas aux impératifs sécuritaires.

La Frankfurter Rundschau se range du côté des critiques. Köhler s’engage en faveur d’une politique réformiste très spéciale. S’il continue dans cette voie, il modifiera alors la magistrature suprême de l’Allemagne bien plus profondément qu’en refusant de signer une loi. Horst Köhler descend de son piédestal, comme c’est moderne ! Mais à chaque fois, il perd de son privilège à ce respect et cette immunité spéciale qui lui revient dans le combat politique. S’il devient un homme politique comme les autres, le président de la République est alors superflu.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle pourtant aux critiques que le Président de la République allemande est partie du processus législatif. Une analyse déjà confirmée en son temps par le tribunal Constitutionnel, la plus haute juridiction de l’Etat. Dans son article 82, la Constitution allemande attribue au Président de la République justement la mission de contrôler la constitutionnalité des lois qui lui sont soumises. Ce n’est pas une machine à signer.

D’ailleurs, en Allemagne, on surnomme souvent la fonction présidentielle de « notariat de la République », rappelle la Süddeutsche Zeitung. Mais dans l’authentification de ses actes, le notaire ne se contente pas de lire les textes, il est également tenu d’avertir les participants du caractère critique de certains passages. Et à ce titre, il peut faire preuve de créativité. Et le quotidien de conclure : Horst Köhler avait prévenu qu’il ne serait pas un « président commode » et souligné à de multiples reprises vouloir « exploiter toutes les compétences de sa fonction ». Voilà chose faite.