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Il n'y a pas que la planète qui chauffe

Konstanze von Kotze15 décembre 2009

La polémique autour du bombardement de Kunduz en Afghanistan et l'agression, dimanche, du Premier ministre italien font la Une des journaux aujourd'hui.

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Image : AP

Toujours plus de questions, toujours plus de révélations. Les journaux allemands se font de nouveau l'écho aujourd'hui du drôle de climat qui règne en Allemagne depuis l'attaque aérienne du 4 septembre, ordonnée par le colonel allemand Georg Klein et qui a causé la mort de 30 civils, selon Kaboul.

Le temps ne serait-il pas venu, cher monsieur Guttenberg, d'expliquer à l'opinion publique pourquoi vous avez estimé le 26 novembre que le bombardement n'était pas approprié? demande la Frankfurter Rundschau. Est-ce parce que l'attaque, au lieu de viser seulement deux camions-citernes, visait aussi des chefs taliban? Impossible, car cela vous le saviez déjà depuis le 3 novembre. Est-ce à cause du nombre élevé de victimes civils? Également irrecevable, puisque vous avez vous même affirmé que la Croix Rouge vous avait mis au courant avant le 26 novembre. Qu'est-ce qui peut donc vous avoir poussé à faire une déclaration pareille? écrit le journal. Est-ce par hasard parce que ce bombardement menace d'abimer votre image de jeune homme fringant? Vous voyez bien, monsieur le Ministre, qu'il nous manque encore certains détails.

Jahresrückblick 2009 Affäre Bundeswehr in Afghanistan
Image : AP

La seule chose positive dans cette affaire, remarque la Berliner Morgenpost, c'est que lorsqu'elle prendra fin, plus personne ne pourra se voiler la face. La Bundeswehr n'est pas en Afghanistan pour une quelconque mission de stabilisation. L'armée allemande participe bien davantage à une guerre asymétrique dans un pays où les taliban ont toujours plus de pouvoir, d'influence et de supporters que le soi-disant gouvernement afghan. C'est grave, estime le quotidien. Grave pour les soldats allemands. Mais grave aussi pour le peuple qui les soutient. Ce peuple, dont l'un des principes constitutifs est qu'une guerre ne devra plus jamais émaner du territoire allemand. Ce pilier, propre à l'Allemagne démocratique de l'après-guerre, est en train de vaciller.

Die Welt s'intéresse à l'agression de Silvio Berlusconi, dimanche, par un déséquilibré. Le quotidien relève que tous les journaux italiens, qu'ils soient de gauche ou de droite, voient dans cette attaque le point culminant d'une crise politique dans le pays. Et effectivement, il semble que cette agression soit bien l'expression du climat de haine qui façonne depuis un certain temps l'opinion publique d'une Italie plus que jamais divisée en deux camps politiques irréconciliables.

Anti-Berlusconi-Proteste Rom Italien
Manifestation anti-BerlusconiImage : AP

Bien-sûr il n'est pas prouvé que l'agresseur ait agit selon des motifs politiques, note la Süddeutsche Zeitung. Mais son acte fait rebondir la discussion sur l'état du débat politique dans le pays. L'Italie bouillonne et cela est principalement dû à Berlusconi mais pas seulement. Cela fait des mois que le président italien exige le retour à un discours politique plus respectueux. Il serait raisonnable que la violence dont le Premier ministre a été victime puisse au moins conduire à ce que les différents camps politiques modèrent leurs propos.

Auteur: Konstanze von Kotze / Redaction: A.P