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Il y a 30 ans, l'Automne allemand

Anne Le Touzé5 septembre 2007

A l’occasion du 30ème anniversaire de l’enlèvement du chef du patronat, Hanns Martin Schleyer, tous les grands journaux évoquent « l’Automne allemand » de 1977. Tous, sauf la tageszeitung qui y a déjà consacré un dossier dans son édition du 1er septembre.

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Le 5 septembre 1977, Hanns Martin Schleyer est enlevé par un commando de la RAF. Ses quatre accompagnateurs sont tués sur place. Le corps du patron des patrons sera retrouvé 45 jours plus tard.
Le 5 septembre 1977, Hanns Martin Schleyer est enlevé par un commando de la RAF. Ses quatre accompagnateurs sont tués sur place. Le corps du patron des patrons sera retrouvé 45 jours plus tard.Image : AP

Pour la Süddeutsche Zeitung, la photo du « patron des patrons » enlevé par la RAF en 1977 est sans conteste l’une des images symboles de l’Allemagne contemporaine. Les terroristes, commente le journal, avaient choisi Schleyer parce qu’il représentait à la fois la génération du nazisme, et le capitalisme triomphant. Mais la RAF n’était qu’un résidu criminel de la révolte échouée de 1968, de cette génération de jeunes gens qui exigeaient de leurs parents la reconnaissance des fautes commises sous le IIIème Reich et se posaient en défenseur de l’intégrité. La RAF, poursuit la SZ, a enlevé et assassiné Schleyer avec les mêmes méthodes que la Gestapo.

La Frankfurter Rundschau publie en Une la célèbre photo de l’otage et rappelle que cette image avait, à l’époque, plutôt desservi les intérêts des ravisseurs en montrant l’homme, humilié, qui se cachait derrière la fonction. Même au sein de l’extrême-gauche, par ailleurs solidaire des revendications de la RAF, cette photo avait été dénoncée. Aujourd’hui encore, constate la Frankfurter Rundschau, la diffusion d’images d’otages ou d’exécutions est un moyen de pression classique. Les médias devraient se demander s’ils ne se rendent pas complices des terroristes en choisissant de les relayer.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, même si le mythe subsiste selon lequel la RAF aurait mis en danger l’Etat allemand, c’est le contraire qui s’est passé : la République fédérale a gagné en carrure en refusant de traiter avec les terroristes.

Le journal revient par ailleurs sur un autre défi qui occupe en ce moment le gouvernement allemand : la prolongation du mandat de la Bundeswehr en Afghanistan. Il s’agit de convaincre les députés de la majorité, et surtout du SPD, que la mission de reconstruction du pays, à laquelle adhère l’opinion allemande, ne peut se faire qu’avec l’appui d’une force militaire.

Un travail de persuasion qui s’annonce difficile, estime Die Welt, qui lit entre les lignes du « concept » présenté aujourd’hui par le gouvernement. S’ils mettent en avant le travail de reconstruction, les auteurs du rapport estiment également que la situation en Afghanistan est extrêmement tendue, avec la hausse du trafic d’opium et des conditions de sécurités alarmantes dans toutes les régions. Raison de plus, pour le journal, de prolonger le mandat de la Bundeswehr.