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Ingrats, les Grecs en colère ?

16 juin 2011

A la Une des journaux allemands de ce jeudi : la colère des Grecs face à la perspective d'un nouveau plan de rigueur. Et cette colère ne suscite pas beaucoup de sympathie de la part des commentateurs.

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La journée du 15 juin a été marquée par des affrontements, à AthènesImage : dapd

C'est le moment de vérité, pour la Süddeutsche Zeitung. La décision du Premier ministre Georges Papandréou de proposer sa démission montre mieux que tout autre geste, mieux que les protestations et la violence dans les rues d'Athènes, que le pays a besoin d'un nouveau départ. Le sauvetage de la Grèce ne peut pas être acquis avec le soutien d'une partie seulement de la société. L'opposition parlementaire - et celle de la rue - n'ont pas le droit de ce soustraire à cette tâche herculéenne.

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Une démission du Premier ministre Georges Papandréou a été évoquée mercredi. Finalement, la Grèce s'achemine vers un remaniementImage : dapd

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il est évident que les mesures du gouvernement socialiste de Papandréou ne sont pas populaires. Mais beaucoup de Grecs comprennnent que leur pays doit se transformer. On voit peu cette partie silencieuse de la société et quant à savoir si elle est majoritaire, l'avenir le dira. Ceux que l'on voit et que l'on entend, ce sont surtout les adversaires de la modernisation. Leur tumulte trouve un écho démesuré dans les médias.

Mais en réalité la violence de ces grèves a diminué. De moins en moins de Grecs croient en la capacité des syndicats à apporter une solution. La réputation de leurs leaders a autant souffert que celle des hommes politiques. Selon la FAZ, on oublie souvent que certaines des plus récentes réformes du marché du travail ont rendu la Grèce plus juste, une évolution saluée notamment par les jeunes générations.

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La Grèce a connu mercredi sa neuvième journée de grève générale depuis le début de la criseImage : AP

Die tageszeitung

constate : même les Allemands bien intentionnés commencent à perdre patience. L'Europe donne des milliards et que font les Grecs ? Ils font encore la grève ! Ce qui frappe surtout ces observateurs énervés, c'est que les manifestants ne développent aucune proposition constructive, mais se contentent d'être sur la défensive. Toutefois, tempère le journal, il serait injuste de reprocher cette absence d'idées aux manifestants. Le problème est profond : il n'existe aucune solution qui puisse être mise en œuvre uniquement depuis Athènes.

Enfin, pour Die Welt, les manifestations sont un signal catastrophique envoyé au reste de l'Europe. Elles donnent l'impression que de nombreux Grecs souffrent toujours d'un déni de réalité. Et ils sont en train d'user la bonne volonté des contribuables européens.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Konstanze von Kotze