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Inquiètudes budgétaires en Allemagne

21 juin 2006

La situation budgétaire du pays préoccupe aujourd’hui les journaux allemands. Le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, a certes assuré qu’en 2007 l’Allemagne respecterait de nouveau le pacte de stabilité européen, qui limite le déficit public à 3% du Produit intérieur brut. Mais le ministre a également admis que la tâche serait difficile, étant donné les lourdes dépenses à venir pour l’indemnisation des chômeurs de longue durée, la réforme du système de santé et celle de la fiscalité sur les entreprises.

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Pour la Leipziger Volkszeitung, l’annonce courageuse du ministre des finances ressemble à une tentative d’auto-persuasion. Car finalement que pourrait-il faire d’autre que des promesses pour 2007 ? Le fait qu’en 2006 on s’empresse de contracter de nouvelles dettes et que le budget enfreint les règles de la constitution est quasiment accepté comme un « dommage collatéral ». On ferme les yeux et on continue, le principal, c’est que les choses s’améliorent l’année prochaine. Mais Peer Steinbrück joue à un jeu dangereux. Les conséquences financières difficilement calculables du salaire parental et de la réforme de la santé, contrebalancées par des recettes supplémentaires dues à la relance de la conjoncture et la hausse de la TVA – tout cela représente une équation avec beaucoup d’inconnus, conclue le quotidien.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que le ministre des finances fait fausse route en endettant encore plus le pays pour relancer l’économie. Car les grands déficits publics ne permettent d’obtenir ni une forte croissance ni le plein emploi. Les conséquences de cette stratégie ne sont que des dettes record pour les pays, et avec des intérêts de plus en plus lourds.

En ces temps de grande coalition, les querelles politiques n’ont pas lieu entre le gouvernement et l’opposition, mais à l’intérieur même de la coalition, écrit enfin la Frankfurter Rundschau. Réformes de la santé et de la fiscalité, mais aussi politique budgétaire sont source de frictions entre conservateurs et sociaux-démocrates. Des frictions qui ne sont pas prêtes de diminuer après les déclarations de la chancelière devant la fédération de d’industrie. Angela Merkel y a décrit l’Allemagne comme un « cas à assainir », montrant ainsi clairement la position de son parti : ce n’est pas la CDU qui est responsable des énormes dettes du pays, mais l’ancien gouvernement rouge-vert. Les sociaux-démocrates voient bien sûr les choses autrement. Mais quoi qu’il en soit, les reproches mutuels des partis de la coalition traduisent aussi une insatisfaction générale face à leur propre travail. Car personne n’est fier de ce budget qui ne respecte la constitution qu’en apparence.