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Investiture de la Commission Barroso

Christophe LASCOMBES19 novembre 2004

La presse allemande revient aujourd’hui sur l’investiture accordée par le Parlement européen à la Commission européenne présidée par José Manuel Durao Barroso. Une investiture difficile et qui intervient avec trois semaines de retard...

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Le nouveau président de la nouvelle Commission européenne présente son équipe aux élus de Strasbourg
Le nouveau président de la nouvelle Commission européenne présente son équipe aux élus de StrasbourgImage : AP

Avec trois semaines de retard, les dégâts sont limités, affirme Die Welt. Hier, chacun des membres du parlement européen pouvait à bon droit se considérer comme vainqueur. Même Barroso a pu se sentir conforté dans sa position, après avoir expliqué à quel point sa marge de manœuvre était étroite. Il ne peut en fait agir que sur la répartition des portefeuilles. Les candidats lui sont imposés par les gouvernements. Et son terme de « Blind Date » n’a pas seulement fait rire, il lui a aussi apporté une certaine sympathie de la part des élus de Strasbourg.

Personne ne doutait pourtant que la nouvelle mouture de la Commission européenne présentée monsieur Barroso ne recevrait pas l’aval des députés européens, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En effet, le retrait de la première équipe prévue, recul fêté en grande pompe comme un succès magnifique de la démocratie, n’était que la conséquence du manque d’habileté de monsieur Barroso à l’égard des élus européens qui n’ont donc pas fait jouer les réseaux et relais habituels. Toutefois, tous les experts s’accordent à dire que personne n’avait intérêt à faire durer la crise. La nouvelle Commission ne va donc pas seulement commencer son travail avec du retard mais aussi en affichant une certaine faiblesse, tant les nouveaux potentiels de blocage entre les institutions européennes ont clairement été affichés. Seuls des succès politiques pourraient redonner à la Commission une certaine autorité. Mais les dossiers difficiles que sont le pacte de stabilité et la stratégie de Lisbonne sont des obstacles majeurs.

Le Parlement a appris sa leçon, estime la Süddeutsche Zeitung. Avec une majorité étonnante, Jose Manuel Barroso et son équipe ont été investis du pouvoir. Jamais pourtant la lutte n’a été aussi rude, un signe selon le quotidien que les élus strasbourgeois aspirent à encore plus de pouvoir. Ici, ce sont les conservateurs et les chrétiens-démocrates qui l’ont emporté. Même s’ils ont réussi à imposer certaines corrections au Président de la Commission, à Strasbourg, les élus libéraux et de gauche ont péché par manque de discipline.

Pour la Tageszeitung, de Berlin, le Parlement a exigé hier que chaque commissaire soit personnellement responsable de ces actes devant le Parlement. Ceci ne signifie pourtant pas un droit d’influence sur la composition de la Commission. Une telle convention exige l’accord du Conseil européen. Et puis, comme l’influence des gouvernements nationaux sur la Commission a été considérablement amoindrie, ces derniers vont s’y opposer de toutes leurs forces, prédit le quotidien.