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Joachim Gauck, un président épris de liberté

18 mars 2012

L'Assemblée fédérale, réunie à Berlin, a choisi Joachim Gauck pour devenir le nouveau président fédéral allemand, en remplacement de Christian Wulff. Il a été préféré à Beate Klarsfeld, proposée par Die Linke.

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Le nouveau président allemand, ici avec sa compagne Daniela Schadt
Le nouveau président allemand, ici avec sa compagne Daniela SchadtImage : Reuters

En 1951, à l’âge de 9 ans, Joachim Gauck est confronté à une situation qui marquera plus tard son parcours politique : les services secrets soviétiques emmènent son père de force en Sibérie. Quelques années plus tard, Joachim Gauck se voit refuser le droit de devenir journaliste. À la place, il étudie finalement la théologie évangélique avant de devenir pasteur.

Il se retrouve rapidement dans le collimateur de la sûreté d'État, la Stasi. Dans l'un des nombreux documents rédigés par la Stasi à son sujet, Joachim Gauck est décrit comme un incorrigible anticommuniste. Malgré ces accusations, Joachim Gauck n'est jamais arrêté. Ses critiques envers le système sont en fait trop subtiles pour ça, comme lors de ce discours de 1988 à l'occasion de la journée de l'église en RDA (République démocratique allemande) :

« Ce qui vaut pour les individus, vaut également pour l’ensemble de la société : reconnaître et mettre un nom sur ce qui est mauvais. Puis commencer à vivre autrement. »

Soutenu par les grands partis

Une vision qui devient réalité en 1989. Encouragé par les développements alors en cours en Union soviétique et en Pologne, des offices religieux pour le changement ont lieu un peu partout en RDA. Par ses sermons, il participe au mouvement pacifique qui conduira à la chute du mur de Berlin. De son combat contre la dictature, Joachim Gauck a surtout retenu une chose : la liberté. Début mars de cette année, peu de temps après avoir été désigné candidat à la présidence, il déclare ceci :

« Voilà bientôt deux ans et demi que je passe l'intégralité de mon temps à m'entretenir avec les Allemands. Et même si ce n'est pas tout à fait juste, certains me reprochent de n'avoir qu'un seul mot à la bouche : "liberté". »

Jugé parfois conservateur par la gauche allemande, Joachim Gauck a finalement obtenu le soutien de tous les grands partis allemands, dont la droite contre laquelle il était candidat à la présidentielle de 2010.

Joachim Gauck a obtenu 991 voix sur 1.232 suffrages exprimés. 126 voix sont allées à Beate Klarsfeld et 3 au candidat présenté par le parti d'extrême droite NPD, Olaf Rose.

Auteurs : Peter Stützle, Antoine Mouteau
Édition : Cécile Leclerc, Sébastien Martineau