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Joschka Fischer éclaboussé par l'affaire des visas

Sandrine Blanchard25 février 2005

Joschka Fischer sous le feu des accusations, y compris au sein du SPD. La critique s’attaque à l’attitude du ministre vert des Affaires étrangères, dans l’affaire des visas. Des visas allemands qui auraient été massivement détournés par des passeurs pour le trafic d’humains. D’où les reproches aux autorités sur leur laxisme dans l’attribution de ces visas, notamment en Europe de l’est. Par ailleurs, il a été décidé que Joschka Fischer ne serait pas entendu dans les semaines à venir par la commission d’enquête, contrairement à la requête de l’opposition chrétienne-démocrate.

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Joschka Fischer fait front
Joschka Fischer fait frontImage : AP

« in dubio pro libertate », dans le doute, se prononcer en faveur de la liberté de circulation, et donc accorder le visa. Voici le principe qui préside à l’attribution des visas par l’ambassade allemande de Kiev en Ukraine, explique Die Welt. Un système qui aurait reçu l’aval du ministre des Affaires étrangères, d’après le journal qui cite l’ambassadeur allemand en Ukraine, et qui aurait facilité la tâche à des bandes organisées. Des dizaines de milliers de personnes auraient ainsi bénéficié de visas pour l’espace Schengen, obtenus sur de faux motifs et des invitations à se rendre en Allemagne falsifiées par des entreprises spécialisées. Le tout plus ou moins au vu et au su de l’administration allemande, qui aurait fermé les yeux, d’après l’opposition.

Pour la tageszeitung, les statistiques ne font pas état d’une explosion des réseaux ukrainiens. Reste donc en priorité la question politique : que savait Joschka Fischer du trafic et depuis quand ?

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’ingénue quant à elle à rappeler les propos de Joschka Fischer au moment de sa nomination à ses fonctions de ministre des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie avait alors déclaré qu’en cas de dysfonctionnement au sein de son ministère, il aurait à en assumer la responsabilité vis-à-vis de l’extérieur.

La Süddeutsche Zeitung estime quant à elle que l’affaire des visas n’est qu’un « scandale dans le scandale ». Le véritable problème étant la criminalité organisée, et l’immigration clandestine. Le quotidien a rencontré un expert qui explique que plus la législation anti-immigration d’un pays est stricte, et plus les candidats à l’entrée dans ce pays ont recours aux réseaux clandestins. Par ailleurs, le nombre des candidats à l’immigration ne risque pas de chuter tant que les causes de l’émigration ne seront pas réglées, rappelle le journal, qui cite en vrac la pauvreté, la destruction de l’environnement, les guerres civiles ainsi que les persécutions politiques, sociales ou religieuses.