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Joseph Kabila "répond" au Spiegel

9 juin 2017

Joseph Kabila n’est pas un ogre médiatique. Le président congolais n’accorde que rarement des interviews à la presse. Il a pourtant accepté de répondre aux questions du magazine allemand Der Spiegel.

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Kongo Joseph Kabila
Image : picture-alliance/AP Photo/J.Bompengo

« Vous avez gouverné le pays pendant 16 ans. Qu’avez-vous accompli », demande le journaliste ? Joseph Kabila répond que le pays est unifié, dispose d’une économie stable malgré des difficultés, qu’il y règne la sécurité et la paix. « Nous pourrions parler de toutes ces accomplissements toute la journée », conclut le président congolais.

Le Spiegel reprend la main : « Vu de l’extérieur, la situation est jugée bien différente », avant de poursuivre sur les élections repoussées et d’évoquer un manque de volonté politique. Là, le président tempère : « On peut organiser un scrutin n’importe quand dans la théorie. Mais quel serait le résultat d’élections chaotiques ? Le chaos ! »

Le Spiegel renchérit : « Il y a le soupçon que vous pourriez suivre l’exemple de vos homologues au Burundi, en Ouganda et au Rwanda, où les constitutions ont été modifiées ou bafoué, pour qu’ils puissent se maintenir au pouvoir… ». Joseph Kabila commence alors à botter en touche. « Si vous voulez parler de pays qui ont changé leur constitution, alors parlons de pays européens. » Et la discussion se résume ensuite ainsi :

  • Mais peut-on dire que la constituions actuelle rendrait un 3ème mandat possible ? 
  • Non, cette possibilité n’existe pas.
  • Alors il n’y aura pas de troisième mandat Kabila… 
  • Cela dépend de ce que vous voulez dire par mandat.
  • Mais est-ce que c’est un non ? 
  • Un non par rapport à quoi ? 

Et ainsi de suite. Quand certaines questions semblent boxer le président dans le coin du ring, celui-ci esquive par des accusations de néocolonialisme, d’incompréhension du Congo et de ses réalités. Joseph Kabila ironise sur ces « illuminés d’Europe ». Et lorsqu’on lui demande pourquoi il est si difficile de rendre le pouvoir, il rétorque :  « Vous venez de vos bureaux climatisés de Berlin ou du Cap. J’espère que vous trouverez encore du temps  pour apprendre à mieux connaître la RDC. »

 

300 000 ans

Max Planck Institut - Homo sapiens älter als gedacht
Image : picture-alliance/MPI EVA Leipzig/Shannon McPherron

Alors puisque le présent n’est pas toujours facile, et que l’avenir est incertain, partons dans le passé. La Berliner Zeitung revient sur la découverte des fossiles du plus vieil Homme sur terre.

Ils ont 300 000 ans, au moins. Ces restes fossilisés des plus vieux homos sapiens désormais connus ont été retrouvés au Maroc, dans une grotte, au fin fond d’un massif montagneux. « L’endroit où un petit groupe de chasseurs et de cueilleurs trouva la mort il y a 300 000 ans devait être un lieu de stockage », raconte le journal. « Dans les fossiles il n’y a plus d’ADN, ils sont trop vieux pour ça », explique le chercheur allemand qui a dirigé les fouilles. Ce sont les outils retrouvés sur les lieux qui ont permis de dater la trouvaille. Voilà qui remet en question le berceau de l’humanité, rien que ça, que l’on pensait en Afrique de l’Est, en Ethiopie, avec des restes retrouvés qui dataient d’il a 200 000 ans. Environ, évidemment. On n’est pas à deux-trois mille ans près.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais