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Jour J : les Malgaches élisent leur président

Friederike Müller/ Philippe Pognan24 octobre 2013

Cela fait quatre ans que les habitants de la Grande Ile attendaient ce jour. Ce vendredi 25 octobre, plus de 7 millions électeurs malgaches se rendent aux urnes pour choisir leur nouveau président.

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Antananarivo foule de partisans de l'ex président Marc RavalomananaImage : DW/F. Müller

A Madagascar comme à l'étranger, on espère fortement que ce scrutin présidentiel puisse sortir le pays de la crise politique et économique qui le paralyse depuis plus de quatre années. Cependant personne ne saurait dire si cela sera le cas. De nombreux observateurs doutent que le pays soit vraiment bien préparé à cette élection. Et le vote se déroulera-t-il vraiment de manière juste et transparente?

La liste des candidats est longue

33 candidats sont en lice, les partis jouent un rôle secondaire. Plus d'un observateur du paysage politique malgache froncent les sourcils quand ils survolent les noms des candidats. Comme le journaliste radio Jean Hervé Rakotozanany:

"Sur les 33 candidats, c'est vrai qu'il n'y a beaucoup de noms connus. Ce qui m'a surpris alors que je travaille à la radio depuis près de 17 ans, c'est qu'il y de nombreux noms que je n' ai jamais entendus auparavant!"

Jean Herve Rakotozanany
Le journaliste Jean Herve Rakotozanany. rédacteur en chef de Radio Don BoscoImage : DW/F. Müller

D'abord il semblait bien que les vieux routiers de la politique malgache se livreraient un nouveau duel, à savoir l'exilé Marc Ravalomanana, président du pays jusqu'au début 2009 et Andry Rajoelina, l'actuel président de la transition qui avait renversé Ravolamana dans un putsch. Le scrutin a été repoussé à plusieurs reprises en raison de dissensions sur la question de savoir qui pouvait se présenter. Les deux rivaux avaient promis de ne pas poser leur candidature.

Ravalomanana comme Rajoelina entendent influencer la politique malgache

Mais Ravalomanana a envoyé sa femme dans la course et Rajoelina s'était finalement présenté sur le tard. Sous la pression de la communauté internationale, les deux politiciens ont été finalement écartés de la liste. Malgré tout, les deux hommes entendent influer sur le destin politique de leur pays. De son exil, Marc Ravalomana soutient la candidature de son ancien ministre de la Santé. Et Andry Rajoelina qui en tant que président de la transition doit rester neutre, soutient son ex ministre des Finances.

Mais, comme le souligne Sahondra Rabenarivo, juriste et militante pour les droits civiques, personne ne saurait dire qui a des chances de remporter le scrutin, aucun sondage fiable n'est disponible. En outre, c'est la première fois que le nom des candidats n'est plus sur un seul bulletin de vote individuel mais sur un bulletin unique où il s'agit de faire sa croix en face du candidat de son choix. Cela est censé limiter les fraudes, mais selon la juriste, il aurait fallu mieux présenter et expliquer le nouveau procédé à la population. Par ailleurs, il y a eu des problèmes lors de l'établissement et de la distribution des cartes électorales. A quelques heures du scrutin, de nombreux Malgaches n'ont pas encore recu leurs documents.

Wahlvorbereitungen in Madagaskar
Jean Louis Robinson , l'un des 33 candidats dans la course à la présidenceImage : Stringer/AFP/Getty Images

Aussi si Sahondra Rabenarivo espère que ce scrutin se déroulera bien, elle ne cache pas ses craintes :

"C'est ca la grande question. On espère que tout se passe bien, que les gens viennent voter, qu'il y ait un taux de participation important, qu'il n'y ait pas de fraude, que l'organisation technique le jour J sera impeccable, on espère vraiment pour le mieux et on espère surtout, surtout, que les perdants accepteront les résultats, sinon ce sera très pénible entre le premier et le deuxième tour et je ne sais pas si on y arrivera !."

Car comme la plupart des analystes, la juriste pense qu'une seule chose est quasiment sure lors de cette élection présidentielle : c'est qu'il y aura un second tour le 20 décembre.


Pour en savoir plus, écoutez ci-dessous le reportage de notre correspondante à Madagascar. Aline Ranaivoson s'est rendue vendredi matin (25.10.13) dans un bureau de vote de Tamatave (Toamasina), sur la côte est de l'île.

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