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Jour J pour la Guinée

7 novembre 2010

Plus de quatre millions de Guinéens sont appelés aux urnes ce dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle. Pour la première fois, ils ont le choix entre deux candidats civils.

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Pour la première fois depuis l'indépendance, les Guinéens peuvent voter librementImage : AP

Après une longue attente et de nombreuses tensions, les Guinéens peuvent enfin se rendre aux urnes pour le second tour de l'élection présidentielles. Ils ont le choix entre deux candidats: Cellou Dalein Diallo, 58 ans et Alpha Condé, 72 ans

Deux candidats, deux ethnies

Cellou Dalein Diallo appartient à l'ethnie peulh et a déjà été plusieurs fois ministre et Premier ministre sous l'ancien président Lansana Conté, décédé en 2008. Son rival, Alpha Condé est issu de l'ethnie malinké et s'est opposé à tous les régimes depuis l'indépendance de la Guinée en 1958. Lors du premier tour de l'élection, en juin, Cellou Dalein Diallo était arrivé en tête avec 43% des voix contre 18% pour Alpha Condé.

Wahl in Guinea
Les résultats provisoires du second tour ne devraient pas tombés avant mercrediImage : AP

Appels au calme

La campagne électoral pour ce second tour aura été agitée. Heurts entre les deux camps politiques et contestations sur les préparatifs électoraux ont entraîné plusieurs reports. Vendredi, sous la pression de la communauté internationale, les deux candidats ont cependant lancé ensemble un appel au calme et à la fraternité.

Du côté des observateurs internationaux, le chef du bureau des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit a estimé que la commission électorale avait fait de son mieux pour que le scrutin se déroule dans de bonnes conditions, même si, a-t-il ajouté, rien n'est parfait. Quant à l'envoyé spécial de l'Union africaine en Guinée, Ibrahima Fall, il a appelé à éviter le moindre incident interethnique.


Que fera l'armée ?

Wahl in Guinea
Le président de transition, le général Sékouba Konaté, a voté en appellant"à la paix, la cohésion et l'unité nationale"Image : AP

Le scrutin sera également révélateur de l'attitude de l'armée et des forces de l'ordre, réputées pour leur brutalité. Le 28 septembre 2009 notamment, reste gravé dans les mémoires. Ce jour là, les soldats ont tiré à balles réelles sur des manifestants hostiles au capitaine Moussa Dadis Camara, faisant plus de 150 morts.

Le président de transition, le général Sékouba Konaté, qui a voté dimanche dans un collège de Conakry a affirmé à plusieurs reprises que l'armée quitterait le pouvoir sans regret et qu'elle ferait tout pour "accompagner" et "enraciner" la démocratie. Depuis son indépendance, la Guinée n'a connu que des régimes dictatoriaux et militaires.

Auteur: Konstanze von Kotze
Edition: Moulay Abd'el Aziz